Chaque année, un millier d’îles environ sont à vendre à travers le monde. Et il y en a pour tous les goûts et tous les budgets, depuis le rocher balayé par le vent à quelques dizaines de milliers d’euros à l’île paradisiaque de plusieurs hectares aménagée avec des hôtels et complexes touristiques de luxe. Si cette dernière catégorie peut dépasser les 50 millions d’euros, s’offrir une île personnelle n’est pas forcément réservé aux milliardaires.
Avoir son île déserte à soi n’est pas réservé aux milliardaires. Pour réaliser ce rêve, 75 000 euros suffisent pour les îles les plus modestes. Comptazine revient en détail sur cet investissement plaisir de niche.
Du fait des écarts importants de prix entre les îles les moins chères et les plus chères, il n’y a pas un mais plusieurs profils d’acheteurs.
Les plus petites îles, comme par exemple les îles canadiennes dont les prix commencent en dessous de 60 000€, intéressent plutôt les particuliers, pas forcément très aisés, qui préfèrent cette solution originale à une résidence secondaire. Même tendance en Bretagne bien que les prix de ce marché de niche y soient plus élevés. Dans les deux cas, l’accès à l’île se fait souvent facilement à l’aide d’un petit bateau et peut ne pas représenter un surcoût trop important.
Le prix des îles les plus recherchées se chiffre en millions d’euros. Les plus onéreuses trouveront preneurs parmi les grosses fortunes. Certaines îles sont aussi achetées par des promoteurs immobiliers qui y construisent des clubs de vacances ou des hôtels.
Parfois, l’île fait partie d’un patrimoine familial et est achetée dans le but d’être transmise de génération en génération. À l’inverse, certains vont plutôt avoir tendance à vendre cet encombrant héritage.
3 critères à prendre en compte pour choisir son île
Il s’agit tout de même d’un achat important ! Voici les critères que l’on peut prendre en compte.
La localisation de l’île
En Méditerranée, les îles françaises à la vente sont extrêmement rares. En revanche, le marché des îles croates et grecques est dynamique. Au voisinage de l’Europe, on trouve assez facilement des îles dans le Morbihan ainsi qu’autour des pays nordiques.
Les Américains, quant à eux, apprécient beaucoup les îles situées dans les Bahamas pour leur proximité ainsi que celles d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud.
La Polynésie et les Seychelles sont aussi, bien sûr, très prisées. Les Philippines ont commencé à intéresser les investisseurs plus tardivement mais sont en train de rattraper leur retard.
La météo sur l’île
Île déserte ne rime pas forcément avec cocotier et sable blanc mais les Bahamas, les Seychelles ou éventuellement les Cyclades vous permettront de passer des vacances plus ensoleillées que la Bretagne ou l’Amérique du Nord.
Île déserte ou île déjà construite ?
Si vous achetez une île déserte, l’adjectif prendra tout son sens. Et, à moins d’être prêt à camper, il faudra dans ce cas faire construire votre maison. Les frais varieront suivant le lieu et l’habitation souhaitée mais il faut compter au minimum 200 000 euros pour une habitation sommaire. En effet, construire sur l’île nécessite d’acheminer les matériaux. Il faut également penser à installer l’eau courante et l’électricité.
En revanche, si votre île se situe à proximité d’une zone habitée, vous pourrez même espérer capter les réseaux téléphoniques du continent.
Acheter une île : frais et revenus liés à cet investissement
Une dépense de loisir et un placement judicieux
Assurez-vous que la région où vous voulez acheter n’a rien contre les étrangers. Si les locaux n’apprécient pas votre présence, vous ne trouverez pas de volontaires pour surveiller l’île en votre absence. Sans compter que vous aurez beaucoup de mal à louer votre propriété à d’autres touristes s’ils risquent de se faire cracher dessus.
«Try before you buy»: prenez des vacances dans le coin de votre île, ou mieux encore, louez en une, histoire de voir si votre rêve correspond à la réalité. Tous les archipels ont leurs plus et leurs moins : les Américains aiment les Caraïbes qui ne sont qu’à deux heures de chez eux, mais elles comptent parmi les plus chères. Les îles canadiennes n’ont pas la plage de sable chaud et les palmiers, mais elles ne sont pas non plus pleines de bestioles.
Dans les détails à ne pas oublier, vérifiez que les eaux sont assez profondes pour permettre le transport de matériaux de construction vers votre oasis. Ça serait bête de passer tout ce temps à acheter une île pour devoir la revendre immédiatement.
Les frais fixes à ne pas négliger
Accéder à votre propriété peut occasionner de nombreux frais. Si vous comptez passer de nombreux week-ends sur l’île, il vaudra mieux ne pas la choisir trop éloignée de votre lieu de résidence principale. Il faut bien sûr penser aux frais de bateau, d’avion ou d’hélicoptère pour y arriver. Suivant la zone géographique, il faudra aussi employer un gardien pour veiller sur votre île.
Déclaration et impôts
Si votre patrimoine immobilier dépasse 1,3 million d’euros, vous êtes soumis à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Donc si la valeur de votre île, ajoutée à celle de votre résidence principale et de vos autres propriétés immobilières dépasse 1,3 million euros, il faut la déclarer. Si vous avez trouvé une île pas chère, et que votre patrimoine est en dessous de ce seuil, pas besoin de la déclarer. Ensuite, sous certaines conditions, vous pouvez choisir une domiciliation fiscale dans le pays dans lequel se trouve votre île.
Pour l’anecdote, Liliane Bettencourt avait « oublié » de la mentionner sur sa déclaration d’impôts. En effet, en 2010, l’héritière du groupe L’Oréal n’avait pas déclaré posséder l’île d’Arros aux Seychelles pour échapper au Fisc. Elle l’a ensuite vendue en 2012 pour la coquette somme de 60 millions de dollars.