Ah, l’amour, le couple, ses valeurs, son partage, ses disputes, son compte commun. Et oui, vous êtes encore 64% à mettre l’argent en commun dans le couple quand celui-ci dure depuis au moins un an, et que l’un des deux au moins est actif. Encore pire si on est marié (remarquez que rien que le prix du mariage, ça soude, sauf si beau-papa étale sa réussite en payant la cérémonie), ou si on a des enfants (là ça devient mal barré). Mais les choses changent : 3 facteurs rentrent en compte : plus on est diplômé, et bien entendu, mieux on gagne sa vie, et enfin, si on a déjà eu une expérience en couple : moins on met en commun.
On est jeunes, beaux, on est amoureux, on va tout partager pour toujours….on a réussi, on a des diplômes, une belle situation, on garde pour soi…« chérie je t’adore mais là on parle pognon ! ». Plaisanteries mises à part, l’étude de l’INSEE sur la mise en commun des revenus est intéressante. Les ménages concernés sont ceux qui cohabitent depuis 1 an au moins, et dont l’un des deux est actif.
Plus des 2/3 des ménages mettent au pot commun.
Il y a fondamentalement 3 types de comportements :
-Mise en commun totale : la fusion monétaire romantique, dont on revient échaudé, j’y reviens… : 64% des couples.
-Mise en commun partielle : soit une partie du revenu va dans un pot commun et on garde une partie pour les dépenses personnelles, soit on affecte le revenu de chacun à des tâches précises : toi tu paies le loyer, moi je me paie cette jolie guitare que j’ai vue ce matin… : 18% des couples.
-Séparation totale, faut pas déconner : 18 % des couples.
Parce qu’on ne revient pas en arrière : près de 90% des couples ne changent plus de système une fois celui-ci établi !
Chérie, elle est vraiment sympa cette guitare tu sais…
…oui mais je me suis achetée cette jolie robe hier, et tu nous casseras les oreilles le mois prochain hein !
On m’aurait facilement accusé de sexisme, mais je vais citer l’INSEE : « Indépendamment du mode d’organisation des revenus, les hommes semblent plus souvent demandeurs que les femmes : près de 40 % déclarent discuter toujours de leurs achats avec leur conjointe, contre 20 % des femmes ».
Des facteurs de mise en commun.
Bien sûr le mariage ou les enfants sont des facteurs de mise en commun totale des revenus, non seulement pour des raisons pratiques (non laissez tomber la fusion romantique…), mais de toute façon parce que sans contrat particulier, le mariage fait basculer le couple la « communauté réduite aux acquêts », c’est-à-dire que tout ce qui est post-mariage appartient aux deux de toute façon (je garde à moi ce que j’avais avant le mariage, et mes héritages aussi me sont propres). Donc autant tout mettre en commun….
Le temps fait aussi à l’affaire puisque : « 80 % des couples ayant au moins 20 ans de vie commune mettent les revenus totalement en commun contre 31 % des couples vivant ensemble depuis moins de 5 ans ».
Chat échaudé craint l’eau froide…
Mais si on y réfléchit bien…Et bien on y réfléchit quand on est diplômé, qu’on a un niveau de vie élevé, et qu’on travaille tous les deux (j’ai du mal avec le terme de « bi-actif », je vois les gros caractères marketing de mon tube de dentifrice) : ce sont les 3 facteurs qui font baisser le taux de mise en commun des revenus ; on a du mal à lâcher ce qu’on a mis tant de temps à avoir !
Le dernier facteur très intéressant est la famille dite « recomposée » (là encore j’ai du mal avec le vocabulaire administratif, j’ai la sensation d’être une préparation au poulet recomposée, sorte de nuggets…) : c’est-à-dire « quand l’un des conjoints au moins a déjà eu une expérience de vie en couple, seulement 52 % des couples mettent tous leurs revenus en commun, contre 68 % des couples dont les deux conjoints sont dans leur première union ». Tout est dit. Je vais là encore citer l’étude, je ne le dirais pas mieux : « d’une part, les partenaires ayant déjà eu une expérience de rupture peuvent être moins confiants dans la permanence des relations conjugales ou avoir expérimenté les difficultés d’une séparation au moment de « démêler » les comptes. D’autre part, il peut rester des liens financiers avec un précédent partenaire ». Je vous disais : chat échaudé craint l’eau froide….
L’étude de l’INSEE : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1409