Il faut le dire et le répéter : plus on est diplômé, moins on est au chômage. Cela se vérifie tant au niveau des conditions d’accès à l’emploi qu’au niveau des conditions de travail. D’ailleurs, si réussir en tant que Self-made man en France devient de plus en plus exceptionnel, cela reste possible.
Le chômage des jeunes : un fléau européen
Niveau record. Le taux de chômage des jeunes, en augmentation depuis quatre trimestres, touche désormais 24,2 % des 15-24 ans, soit 671 000 jeunes, 17 % des 15-29 ans alors que le taux d’emploi est au plus bas. C’est-à-dire que seuls 55 % des 15-29 ans sont considérés comme actifs, les autres étudient ou sont « inactifs ».
23,4 % des jeunes sont ainsi à la recherche d’un emploi dans l’Union Européenne, soit en tout, près de 5,678 millions qui souhaiteraient travailler mais ne le peuvent pas.
L’Espagne et la Grèce dépassent les 50 % de taux de chômage avec respectivement 55,9 % et 57 %. Le Portugal (39,1 %), l’Irlande (29.9 %), l’Italie (36,5 %) et la Slovaquie (30,1 %) sautent la barre des 30 %, alors que l’Allemagne est à 8,1 %, soit moins que le taux de chômage de l’ensemble de la population française (10,5 %).
Le diplôme : dernier rempart !
Plus que jamais en période de crise, le diplôme assure une certaine sécurité contre le chômage. En 2010, 3 ans après la fin de leur formation initiale, 11 % des diplômés de l’enseignement supérieur étaient au chômage contre 23 % des diplômés du secondaire (BAC, CAP, BEP) et 44 % des titulaires du Brevet ou des sans diplôme.
En ce qui concerne les filières de la gestion et de la comptabilité, nous nous devons de citer l’INSEE : « C’est notamment le cas de la spécialité comptabilité-gestion, qui, selon le niveau de diplôme, ne réserve pas le même sort à ses diplômés : les actifs récents diplômés de CAP-BEP de cette spécialité ont un taux de chômage nettement supérieur à celui des titulaires d’un diplôme plus élevé de la même spécialité. Les titulaires de DUT-BTS en comptabilité-gestion en emploi occupent quant à eux en majorité des postes d’employés administratifs et non des postes de cadres ou de professions intermédiaires. » Tout est dit.
Mais attention !
Selon les cursus, les débouchés sont plus ou moins importants. Prenons un exemple intéressant : le droit. Au bout d’un an, les diplômés de 2011 n’étaient que 66 % en emploi, contre 71 % pour l’ensemble des jeunes diplômés, selon une étude de l’Apec. Et ce qui est terrible, les diplômés en droit ne trouvent pas seulement moins d’emploi que la moyenne nationale, mais ils sont aussi moins souvent cadres : 44 % contre 63 % pour la moyenne des autres secteurs, moins souvent en CDI : 42 % contre 56 %, et moins bien payés, selon l’Apec. Le secteur est saturé : 20 000 étudiants obtiennent un master de droit chaque année en France, alors que l’ensemble des métiers du droit ne représente que 150 000 emplois ! Il faut alors accepter d’aller bien au-delà de son secteur d’origine…
Un BAC +2 me suffit-il ?
Tout dépend de vos attentes. Si vous cherchez un emploi, vous aurez autant de facilité qu’un BAC +5 à en trouver. BAC +2 et BAC +5 ont un taux de chômage de 9 % chacun alors que les BAC +3 sont à 11 %. En effet, un BAC +2, en particulier dans le domaine technique, est employable rapidement et il est formé pour la tâche qu’il doit accomplir.
En revanche, vous vous en doutez, les conditions de travail ne sont pas égales : le salaire mensuel médian d’un BAC +5, 3 ans après la fin de sa formation initiale, est de 2 000 euros net, alors que celui d’un BAC +2 est de 1 460 euros net selon une étude du CEREQ de mars 2011. À vous de voir jusqu’où vous souhaitez aller.
L’alternance, voie royale vers l’emploi pour les diplômés
Là encore, le constat est édifiant. Les formations préparées en alternance permettent d’obtenir des diplômes recherchés et reconnus sur le marché du travail. L’alternance est une voie d’accès sûr à l’emploi. L’alternance sans le diplôme : « Pour les apprentis aussi, l’absence de diplôme joue défavorablement sur l’insertion, quelle que soit la conjoncture. 57 % des non diplômés passés par l’apprentissage sont au chômage en 2009, sept mois après leur sortie d’apprentissage.», et bien entendu, en termes de salaire et de catégorie socioprofessionnelle, cela n’a rien à voir non plus : « Quant aux salaires, les apprentis diplômés de l’enseignement secondaire sont nettement moins rémunérés que ceux diplômés de l’enseignement supérieur : le salaire médian est de 1 200 euros pour les sortants de l’apprentissage diplômés du secondaire, de 1 300 euros pour ceux titulaires d’un BTS, et de 1 650 euros pour ceux ayant un diplôme d’ingénieur ou un master ». Ces chiffres sont une moyenne pour l’ensemble des secteurs et sur tout le territoire.
En conclusion, si vous pensiez arrêter vos études en cours de route, essayez d’envisager votre vie dans 10 ou 20 ans. Est-ce que ce niveau de vie vous conviendra ? Dans le doute, si vous avez les capacités de continuer, alors replongez-vous dans vos livres.
Pour aller plus loin :
Face à la crise, le diplôme reste un rempart efficace contre le chômage Par Béatrice Le Rhun, Daniel Martinelli et Claude Minni Après avoir beaucoup augmenté au cours des années 1990, le niveau de formation des jeunes est resté stable pendant les années 2000. En 2010, à l’issue de la formation initiale, les deux tiers des jeunes possèdent le baccalauréat ou un diplôme du supérieur. Après une baisse au cours des années 1990, le salaire des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur a repris sa progression au début des années 2000.
Pour en savoir plus :
En octobre 2012, près de 5,678 millions de jeunes Européens (hors étudiants) n’avaient pas d’emploi en Europe. Un peu partout dans l’Union européenne, du Portugal à l’Europe de l’Est, les taux de chômage des moins de 25 ans s’envolent. 23,4 % des jeunes sont ainsi à la recherche d’un emploi dans l’Union européenne. Ce qui laisse présager une génération « perdue » (23,9 % dans la zone euro). L’Espagne et la Grèce sont particulièrement touchées par ce fléau et enregistrent un taux catastrophique respectivement de 55,9 % et 57% (données pour août 2012), alors que l’Allemagne tire son épingle du jeu avec 8,1 % de jeunes au chômage dans le pays. Le Portugal (39,1 %), l’Irlande (29.9 %), l’Italie (36,5 %) et la Slovaquie (30,1 %) dépassent la barre fatidique des 30 %. À l’inverse, l’Autriche (8,5 %) et les Pays-Bas (9,8 %) figurent parmi les bons élèves avec l’Allemagne. La France (25,5 %) dépasse elle aussi la moyenne européenne.