Alors que nous sommes au cœur de l’hiver et que les températures jouent au yoyo, la question du coût et du choix de l’énergie de chauffage se pose. Fioul, bois, électricité, gaz… quels sont les modes de chauffage les plus utilisés, les plus rentables et les plus écologiques ?
Comment les français chauffent-ils leurs logements ?
Prix des énergies de chauffage fossiles et renouvelables et de leur rejet en CO2
Les chiffres ont été collectés en juin 2018. Ces prix sont exprimés en euros TTC par kWh pour chaque énergie. Ils sont le résultat de relevés sur différentes sources de données (ADEME, DRAAF, SOeS, EDF, ENGIE, FIOULMARKET, PROPELLET, PEGASE). Les tarifs intègrent pour certaines énergies, l’abonnement pour une consommation donnée et précisée en légende.
Le coût de chaque énergie est exprimé en euros TTC par kWh (kilowattheure) en tenant compte du rendement d’appareils neufs produisant et émettant la chaleur. L’investissement et l’entretien (ramonage, contrat SAV) de ces appareils ne sont pas comptabilisés.
Les coûts sont calculés pour le chauffage et pour la production d’eau chaude sanitaire d’une famille de 4 personnes, dans une maison individuelle de 100m² située à Lons-le-Saunier (Département du Jura en Franche-Comté), isolée suivant les règles de construction en vigueur en 1990, soit un total de 16 000 kWh/an.
Les prix de chaque énergie sont ceux observés au 1er Juin 2018. Nous nous efforçons de mettre à jour régulièrement les prix. Pour une information récente, vous pouvez vous connecter sur la base Pégase (acronyme de Pétrole, Electricité, Gaz et Autres Statistiques de l’Energie) sous la tutelle du Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie.
SOLEIL | 0€/kWh (CO2 : 0g/kWh) |
BOIS DECHIQUETE | 0,035€/kWh (CO2 : 0g/kWh) |
BOIS BUCHES | 0,043€/kWh (CO2 : 0g/kWh) |
GRANULES BOIS VRAC | 0,068€/kWh (CO2 : 0g/kWh) |
GRANULES BOIS SAC | 0,073€/kWh (CO2 : 0g/kWh) |
PAC GEOTHERMIQUE | 0,07€/kWh (CO2 : 56g/kWh) |
GAZ NATUREL | 0,086€/kWh (CO2 : 229g/kWh) |
FIOUL DOMESTIQUE | 0,101€/kWh (CO2 : 300g/kWh) |
GAZ PROPANE | 0,163€/kWh (CO2 : 257g/kWh) |
ELECTRICITE | 0,152€/kWh (CO2 : 180g/kWh) |
PETROLE POUR POELE | 0,167€/kWh (CO2 : 381g/kWh) |
Pour faire une comparaison du coût de chaque énergie ou obtenir un ordre de grandeur du coût du chauffage de votre habitation, il vous faut multiplier le coût de l’énergie (euros par kWh) par votre consommation (en kWh/an) que vous pourrez par exemple retrouver sur votre facture, EDF, Engie (ex GDF Suez), livreur de fioul ou de tout autre fournisseur d’énergie. Attention : ne vous fiez surtout pas à la facture ou à la consommation d’une autre personne/habitation pour estimer si une énergie est plus chère qu’une autre ! Le logement, les équipements, la distribution, le mode de vie des occupants… sont forcément différents des vôtres. Toujours comparer le prix du kWh.
Moyenne des factures de chauffage
En 2017, les ménages français ont dépensé en moyenne 1 683 € pour chauffer leur logement (hors coût de l’eau chaude sanitaire). Ce chiffre, en légère hausse par rapport à 2016 (+ 4,5 %), cache d’importantes disparités entre les différents types d’énergie. Ainsi, les dépenses en chauffage se sont envolées pour les utilisateurs de fioul (+ 18 %), atteignant en moyenne 2 230 € annuels. A contrario, les installations de chauffage au bois restent les plus économiques, avec une facture annuelle moyenne de 769 €, en baisse de 5 % par rapport à 2016. De leur côté, les dépenses en chauffage des foyers équipés d’installation au gaz ou à l’électricité restent stables avec respectivement 1 475 € et 1 750 € en moyenne.
L’électricité est l’énergie la plus onéreuse au m²
Même si, à première vue, le fioul semble être l’énergie la plus onéreuse, il est important de relier ces chiffres aux superficies moyennes observées selon le type d’énergie. Les logements équipés au fioul sont généralement de grosses surfaces, supérieures à 120 m², tandis que les logements chauffés à l’électricité sont souvent inférieurs à 100 m². Ainsi, avec un coût au m² de 16,10 €, c’est bien l’électricité qui reste l’énergie la plus onéreuse au m², devant le chauffage au fioul (14,9 € du m²) et le chauffage au gaz (12,2 € du m²). Pour sa part, le chauffage au bois est de loin le type de chauffage le moins onéreux, avec un coût au mètre carré de seulement 5,9 €. Malgré ces chiffres, avec 41 % des logements équipés, l’électricité est l’énergie de chauffage numéro 1 en France, loin devant le chauffage au gaz (27 %), le fioul (19 %) et le bois (6 %).
De nouveaux logements moins énergivores
Le chauffage électrique représente maintenant plus de 80 % des systèmes de chauffage installés dans les logements neufs. Ce chiffre fait de la France le premier marché européen fonctionnant à l’électricité.
La raison de ce choix s’explique principalement par le faible coût des installations électriques, la communication d’EDF, les aides fiscales, la facilité de mise en œuvre et l’entretien réduit pour tous les appareils bas de gamme (convecteurs, chauffe-eau électriques, etc.). Le chauffage électrique, équipe plus de 8 millions de ménages et représente, pour les résidences principales, une consommation moyenne de 43,6 Térawatts/heure (TWh)2 et l’émission d’environ 7,8 millions de tonnes de CO2 par an. L’électricité étant d’origine nucléaire en France, il est utile de garder à l’esprit qu’une centrale nucléaire consomme environ 18 millions de tonnes d’eau par an.
La réglementation thermique de 2012 (RT 2012)
Cette nouvelle norme a pour objectif, tout comme les précédentes réglementations thermiques, de limiter les consommations énergétiques des bâtiments neufs qu’ils soient destinés à l’habitation (résidentiel) ou pour tout autre usage (tertiaire).
Pour toute construction neuve, l’objectif énergétique sera de ne pas dépasser 50 kWhep/m²/an (50 Kilowatts/heure d’énergie primaire par mètre carré et par an et jusqu’à 65 Kilowatts/heure d’énergie primaire par mètre carré suivant les régions). Cette nouvelle réglementation est la plus économe en énergie depuis 30 ans. La facture de chauffage devrait être divisée par trois pour une maison basse consommation RT 2012.
D’ici 10 ans, grâce à la future règlementation thermique RT 2020, les bâtiments neufs seront autosuffisants car ils produiront plus d’énergie qu’ils n’en consommeront.
Pour rénover les installations et dépenser moins, des aides existent
Alors que le fioul s’est envolé en 2017 (+ 18 %), cette hausse qui s’est poursuivie en 2018, n’est pas terminée. Avec la mise en place d’une fiscalité climatique début 2018, la hausse de 12 % qui en a découlé, a alourdi la facture, soit en moyenne de 239 € sur l’année. Le fioul domestique comme énergie de chauffage, devient de plus en plus onéreux et il est à contre-courant de toute notion d’éco responsabilité. Pour inciter les particuliers à rénover leur installation de chauffage et abandonner cette énergie, des aides de l’Etat existent. Même si l’investissement lié à un projet de rénovation énergétique peut être lourd, les ménages peuvent bénéficier du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), de la prime énergie, des aides de l’Anah, ou encore de l’éco-prêt à taux zéro.
L’énergie, source de préoccupation pour les Français
L’énergie est un poste important de consommation des ménages puisqu’il représente en moyenne 8,2 % de leurs dépenses : 4,9 % pour leur logement et 3,5 % pour leur moyen de transport individuel. Dans le budget des ménages, l’énergie pèse autant que l’habillement ou que les loisirs et la culture.
Les dépenses de chauffage, d’électricité et de carburants varient fortement selon le lieu d’habitation. Ainsi, l’effort énergétique, part allouée aux coûts de l’énergie dans le budget d’un ménage, est près de deux fois plus faible dans l’agglomération parisienne qu’en zone rurale. D’une part, le domicile est plus éloigné du lieu de travail en milieu rural, ce qui engendre des dépenses de carburant plus élevées. D’autre part, les logements sont plus grands en milieu rural : il s’agit le plus souvent de maisons individuelles, ce qui implique une plus grande consommation d’énergie de chauffage. De plus, les ruraux se chauffent davantage au fioul que les urbains. Or, le type de combustible utilisé est un facteur déterminant de la facture énergétique du logement. Ainsi, on estime qu’à caractéristiques du logement égales (type d’habitation, ancienneté de construction, localisation géographique, milieu d’habitation) et à caractéristiques du ménage égales (niveau de revenu, âge de la personne de référence, composition, statut d’occupation du logement), un ménage dont le logement est chauffé au fioul, dépense environ 28 % de plus au mètre carré qu’un même ménage ayant choisi l’électricité.
De même, l’âge est un facteur déterminant dans la facture énergétique : un ménage dont la personne de référence a plus de 70 ans, consacre 3,5 points de plus de son budget à l’énergie qu’un ménage de moins de 30 ans. Cela est dû aux dépenses d’énergie pour l’habitat car les ménages âgés vivent dans des logements plus grands. En revanche, les personnes âgées et les retraités dépensent moins en carburant que les actifs qui doivent faire face à des dépenses liées aux trajets domicile-travail. Toutes choses égales par ailleurs, la dépense annuelle de carburant augmente de 591 € par actif occupé supplémentaire dans le ménage.
Plus les revenus d’un ménage sont élevés, plus les dépenses d’énergie le sont aussi. En effet, les ménages aisés occupent des logements plus grands et plus équipés, et payent par conséquent une facture énergétique plus élevée. Malgré cela, le poids de ce poste dans l’ensemble de leurs dépenses (effort énergétique) reste inférieur à celui des plus modestes : les 20 % des ménages les plus pauvres consacrent 9,6 % de leur budget à l’énergie, contre seulement 7,0 % pour les 20 % des ménages les plus aisés.
Les dépenses des ménages par postes budgétaires
Les disparités d’effort énergétique
en % |
Part dans le budget |
||
Logement |
Transport |
Ensemble |
|
Milieu d’habitation |
|
|
|
Pôle urbain de Paris |
3,3 |
2,4 |
5,7 |
Ville-centre |
4,0 |
3,2 |
7,2 |
Banlieue |
4,6 |
3,8 |
8,5 |
Périurbain |
5,9 |
4,6 |
10,5 |
Espace à dominante rurale |
6,9 |
4,4 |
11,3 |
Quintile de niveau de vie |
|
|
|
Q1 (les 20 % des ménages les plus pauvres) |
6,2 |
3,3 |
9,6 |
Q2 |
5,7 |
3,7 |
9,4 |
Q3 |
5,0 |
4,1 |
9,1 |
Q4 |
4,5 |
3,8 |
8,4 |
Q5 (les 20 % des ménages les plus aisés) |
3,9 |
3,1 |
7,0 |
Âge de la personne de référence |
|
|
|
Moins de 30 ans |
3,0 |
3,7 |
6,7 |
De 31 à 40 ans |
3,9 |
3,7 |
7,7 |
De 41 à 50 ans |
4,2 |
3,9 |
8,1 |
De 51 à 60 ans |
4,7 |
4,1 |
8,8 |
De 61 à 70 ans |
6,0 |
3,4 |
9,4 |
Plus de 70 ans |
8,1 |
2,0 |
10,2 |
Type de chauffage |
|
|
|
Électrique |
4,1 |
3,7 |
7,8 |
Fuel collectif |
2,9 |
3,0 |
5,9 |
Gaz collectif |
2,6 |
3,0 |
5,5 |
Fuel individuel |
8,5 |
4,2 |
12,8 |
Gaz individuel |
4,7 |
3,3 |
8,0 |
Bois |
5,2 |
4,9 |
10,1 |
Autres |
2,8 |
2,8 |
5,6 |
Type d’habitat |
|
|
|
collectif |
2,9 |
2,8 |
5,7 |
individuel |
6,0 |
4,1 |
10,2 |
Nombre d’actifs dans le ménage |
|
||
0 |
6,9 |
2,6 |
9,5 |
1 |
4,4 |
3,7 |
8,1 |
2 |
4,0 |
4,0 |
7,9 |
3 et plus |
4,3 |
4,8 |
9,1 |
Ensemble |
4,8 |
3,6 |
8,4 |
Source : Insee. |
Les dépenses d’énergie liées au logement et au transport représentent 8,2 % du budget des ménages en 2016. Après une hausse de 2009 à 2013, cet indicateur retrouve une des valeurs les plus faibles observées sur les deux dernières décennies. Ceci s’explique par une baisse significative de la part du budget des ménages, liée aux dépenses d’énergie pour leurs déplacements (près de – 20 % sur la période 2011-2016).
Parts des dépenses d’énergie dans le budget des ménages
L’énergie est un poste élevé du budget annuel des ménages (8,7% en moyenne sur la période 1959-2016), qui est très dépendant du prix de l’énergie et difficilement ajustable à court terme. Ces dépenses contraintes peuvent faire basculer des ménages dans la pauvreté et creuser les inégalités. La maîtrise de la part du budget des ménages consacrée à l’énergie est un élément important de la stratégie nationale de transition écologique qui vise à réduire et à prévenir la vulnérabilité énergétique.
Une importante hausse des dépenses de chauffage a été observée en 2012/2013 ; elle était liée à un retour des températures à la normale après une année 2011 exceptionnellement clémente. Depuis 30 ans, cette part budgétaire est restée relativement stable après un pic en 1985. Cette stabilité est le résultat d’évolutions structurelles contradictoires. L’amélioration globale de la performance énergétique des logements et des véhicules, conjuguées au développement de modes de chauffage moins coûteux, semble avoir compensé l’étalement urbain, l’augmentation de la surface moyenne des logements et l’usage accru d’équipements électriques par les ménages.
Les caractéristiques de l’habitat et les dépenses énergétiques qui en découlent diffèrent de manière très marquée selon la densité du tissu résidentiel. Les logements des centres villes sont plus petits (83 m² en moyenne) que ceux des banlieues (92 m²), eux-mêmes plus petits que ceux du milieu rural (110 m²). Enfin, l’étalement urbain est allé de pair avec le développement de l’automobile. Les ménages habitant de plus en plus loin de leur lieu de travail ont davantage recours à un véhicule personnel. Ainsi, on comptait en 1985 moins d’une voiture par ménage en moyenne, contre 1,2 en 2006. Le nombre de véhicules en zones périurbaines est celui qui a le plus augmenté : + 40 %, contre + 10 % seulement pour les ménages des centres villes (hors Paris) qui bénéficient de réseaux de transports publics plus denses.
Des logements de plus en plus grands et de plus en plus équipés
Entre 1985 et 2006, la surface des logements a augmenté en France de 9 m² en moyenne. Cet agrandissement de l’habitat a été particulièrement fort pour les ménages périurbains (+ 17 m²) et concerne essentiellement les ménages dont la personne de référence est âgée de plus de 50 ans ; dans le même temps, la surface moyenne des logements des moins de 30 ans s’est sensiblement resserrée (- 10 m² en moyenne), et celle des ménages d’âge intermédiaire est restée stable.
En 1985, l’équipement électrique des ménages se résumait au lave-linge, au réfrigérateur et à la télévision. Ces vingt dernières années, sont apparus les lave-vaisselle, fours à micro-onde, magnétoscopes et lecteurs DVD, consoles de jeux vidéo, ordinateurs et téléphones portables. Les ménages ont eu également tendance à multiplier le nombre de téléviseurs : aujourd’hui un ménage sur deux possède au moins deux postes de télévision (source Médiamétrie).
Compte tenu des facteurs influençant les consommations d’énergie, la dépense en énergie n’a pas évolué de la même façon pour tous les ménages. Depuis 1985, les écarts se sont creusés entre d’une part, les ménages des zones périurbaines et rurales et d’autre part, ceux des centres-villes. Les habitants des centres-villes ont été les premiers à bénéficier de l’amélioration de l’isolation des logements et de l’efficacité énergétique des systèmes de chauffage et des véhicules, mais ni leur taux d’équipement en automobile ni la surface de leur logement n’ont augmenté.
De même, les progrès énergétiques ont davantage profité aux ménages aisés pour lesquels le poids de la facture énergétique dans la consommation a baissé d’un tiers depuis 1985, contre un quart pour les ménages les plus pauvres. Signe d’un accroissement des inégalités dans ce domaine, le rapport entre l’effort énergétique des 20 % des ménages les plus pauvres et celui des 20 % les plus aisés est ainsi passé de 1,22 en 1985 à 1,36 en 2006. Les écarts se sont aussi accentués entre milieux d’habitation au détriment des ruraux et entre tranches d’âge au détriment des ménages les plus âgés. En effet, les ménages ruraux et les plus de 50 ans ont des logements plus grands et davantage de véhicules.
Les évolutions structurelles ont donc accentué les inégalités existantes. Celles-ci sont interconnectées, les ménages ruraux cumulant par exemple un certain nombre de caractéristiques pénalisantes : ils sont plus souvent âgés, chauffés au fioul, vivant en logement individuel plus grand etc.
Effort énergétique selon le type de ménage rapporté à l’effort moyen
en % |
Logement |
Transport |
Ensemble |
|||
1985 |
2006 |
1985 |
2006 |
1985 |
2006 |
|
Milieu d’habitation |
|
|
|
|
|
|
Pôle urbain de Paris |
75 |
69 |
70 |
67 |
73 |
68 |
Ville-centre |
92 |
83 |
98 |
88 |
95 |
85 |
Banlieue |
101 |
96 |
104 |
106 |
102 |
101 |
Périurbain |
123 |
123 |
119 |
128 |
121 |
125 |
Espace à dominante rurale |
121 |
144 |
118 |
122 |
120 |
134 |
Quintile de niveau de vie |
|
|
|
|
|
|
Q1 (les 20 % des ménages les plus pauvres) |
118 |
129 |
97 |
93 |
109 |
114 |
Q2 |
115 |
118 |
96 |
103 |
106 |
112 |
Q3 |
104 |
103 |
102 |
114 |
103 |
108 |
Q4 |
96 |
94 |
107 |
107 |
101 |
99 |
Q5 (les 20 % des ménages les plus aisés) |
83 |
81 |
97 |
87 |
89 |
83 |
Âge de la personne de référence |
|
|
|
|
|
|
Moins de 30 ans |
71 |
63 |
114 |
103 |
90 |
80 |
De 31 à 40 ans |
85 |
82 |
108 |
104 |
95 |
91 |
De 41 à 50 ans |
94 |
87 |
110 |
109 |
101 |
96 |
De 51 à 60 ans |
108 |
98 |
105 |
113 |
106 |
104 |
De 61 à 70 ans |
129 |
126 |
79 |
93 |
107 |
112 |
Plus de 70 ans |
161 |
169 |
41 |
57 |
108 |
121 |
Ensemble |
100 |
100 |
100 |
100 |
100 |
100 |
La précarité énergétique
5 % des ménages ont souffert du froid chez eux au cours de l’hiver 2017-2018. C’est l’une des conclusions alarmantes du rapport de l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) rendu public le 23 novembre 2018. Parmi les déclarants, 40 % estiment que ce froid est dû à une mauvaise isolation de leur logement et 28 % considèrent que c’est leur installation de chauffage qui est insuffisante. Pourtant, 3,6 millions de ménages ont bénéficié du «chèque énergie» en 2018. «Réussir la transition écologique suppose d’embarquer tout le monde, y compris les plus fragiles. N’oublions pas que s’éclairer, se chauffer, vivre dans un logement sain, se déplacer, c’est un droit», met en garde Arnaud Leroy, président de l’ONPE et du conseil d’administration de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), en introduction du rapport.
Autre constat de l’observatoire, 11,6 % des Français dépensent plus de 8 % de leurs revenus pour payer leur facture énergétique alors qu’ils appartiennent aux 30 % des ménages les plus modestes, ce qui les place de fait, en situation de précarité énergétique. Ce sont donc 3,3 millions de ménages, soit 6,7 millions d’individus, qui se retrouvent dans ce cas selon les chiffres du rapport. Ce taux de précarité varie notablement selon les zones géographiques : de 7,4 % en Paca à 24,3 % dans la région Grand est.
Toujours selon l’observatoire, 68 % des personnes interrogées considèrent par ailleurs que la consommation d’énergie constitue un sujet de préoccupation important dans leur vie, quand un ménage sur dix déclare rencontrer des difficultés pour régler ses factures énergétiques.
Ces indicateurs préoccupants sont néanmoins plutôt meilleurs que les années précédentes, la proportion de ménages en situation de précarité énergétique consacrant plus de 8 % de ses revenus aux dépenses d’énergie et appartenant au tiers des ménages les plus modestes ayant «diminué entre 2013 et 2017, passant de 14,5 % à 11,6 % en France métropolitaine», précise le document de suivi annuel qui explique notamment cette amélioration par des conditions météo plus clémentes. Autre raison de cette embellie des chiffres : l’amélioration des performances énergétiques du parc de logements et la baisse de la consommation. Mais les raisons de cette diminution sont surtout économiques : près d’un tiers des ménages français déclare avoir restreint sa consommation d’énergie pour des raisons de coût au cours de l’hiver 2017-2018.
Si le prix hors taxe du gaz et du fioul a baissé sur la même période, la fiscalité énergétique a plutôt augmenté. Et la part de ménages déclarant que les factures de gaz et d’électricité représentent une part importante dans les dépenses de leur foyer, a augmenté depuis 2016, passant d’environ 55 % à 65 %.