Être stagiaire, ce n’est pas si facile. Même s’ils nous font rire au cinéma ou à la télé quand les demandes de leurs tuteurs sont saugrenues, les stagiaires n’ont pas une position de tout repos. De l’autre côté, il faut savoir que manager un stagiaire nécessite de l’investissement pour lui apprendre et le former ce qui n’est pas chose facile. Le processus du stage comprend trois phases essentielles : la recherche, la convention de stage et le déroulement puis le rapport de stage. Les stages peuvent être rémunérés ou pas selon leur durée.
La recherche de stage
La recherche de stage représente une démarche laborieuse. Les stages sont de tous niveaux d’études, pour les étudiants de quelqu’horizon qu’ils viennent, université, école ou pour les élèves, de BTS/DUT et autres…. Il existe également des disparités d’une filière professionnelle à l’autre, certaines entreprises recrutant plutôt des stagiaires…
Face aux difficultés accrues dans un contexte économique dégradé, aider le futur stagiaire à trouver son stage devient indispensable. Cela revient à considérer l’accompagnement à la recherche de stage comme relevant de la responsabilité de l’établissement de formation. C’est un rôle que ce dernier doit s’attacher à assurer.
Bien que divers systèmes, outils et supports soient à la disposition des futurs stagiaires pour faciliter leur recherche de stage, il n’en demeure pas moins que l’exercice est difficile.
Il est à noter également que la recherche de stage via les réseaux sociaux prend de l’ampleur. C’est une tendance constatée puisqu’elle figure à présent parmi les modes de recrutement utilisés par les candidats, notamment les plus jeunes, pour optimiser leurs chances de décrocher le stage qui les intéresse.
La convention de stage
La convention de stage est obligatoire pour tout stage de formation en entreprise. Il s’agit d’un contrat tripartite signé entre le stagiaire, l’organisme de formation et la structure d’accueil, définissant, entre autre, les activités professionnelles du stagiaire en lien avec la formation. La loi du 10 juillet 2014 dispose qu’« un volume pédagogique minimal de formation en établissement ainsi que les modalités d’encadrement de la période de formation en milieu professionnel ou du stage (…) sont (…) précisés dans la convention de stage ».
De manière générale, la convention pose le contenu, les attendus et les objectifs d’un stage. Elle définit le cadre de la mission du stagiaire, avec les modalités d’encadrement, les engagements mutuels (droits et obligations) de chaque partie signataire : mission, indemnisation et avantages, durée, horaires, assurance en cas d’accident.
L’organisme de formation propose et élabore la convention. Il s’assure que la convention du futur stage s’inscrit dans la dimension pédagogique de la formation dispensée. La convention est la plupart du temps rédigée par l’établissement de formation mais chaque école, organisme, université a son modèle et le soumet à l’entreprise et à l’étudiant.
Le fait que la convention fasse mention des missions attribuées au stagiaire, permet d’éviter d’éventuelles discordances entre les objectifs tels qu’ils sont préalablement définis et les tâches qui seront effectivement confiées au stagiaire. Selon cette logique, l’association « Retravailler Sud-Ouest » estime qu’il revient à l’organisme de formation de s’assurer dès le début du stage, de son bon déroulement et de sa conformité aux objectifs de la formation. La convention aide à se prémunir d’un stage assimilable à un emploi. Ainsi, « aucune convention de stage ne peut être conclue pour exécuter une tâche régulière correspondant à un poste de travail permanent, pour faire face à un accroissement temporaire de l’activité de l’organisme d’accueil, pour occuper un emploi saisonnier ou pour remplacer un salarié ou un agent en cas d’absence ou de suspension de son contrat de travail ».
L’organisation des stages
Afin d’assurer les conditions optimales de réalisation d’un stage, les responsabilités sont partagées entre l’organisme de formation (l’enseignant référent), la structure d’accueil (le tuteur) et le stagiaire lui-même.
L’enseignant-référent, désigné par l’organisme de formation, est chargé de s’assurer du bon déroulement de la période de formation en milieu professionnel et de l’adéquation des missions au contenu de la convention. Cette responsabilité de l’enseignant-référent est rappelée dans le Code de l’éducation ; il « est tenu de s’assurer auprès du tuteur (…) à plusieurs reprises durant le stage ou la période de formation en milieu professionnel, de son bon déroulement et de proposer à l’organisme d’accueil, le cas échéant, une redéfinition d’une ou des missions pouvant être accomplies». Le nombre maximum de stagiaires suivis simultanément par un même enseignant-référent a été fixé à 16 par décret du 27 novembre 2014.
Du point de vue du droit, en référence à la loi du 10 juillet 2014, la responsabilité des établissements de formation se traduit en ces termes :
- Renforcer la valorisation des compétences d’un étudiant, y compris face à un recruteur ;
- Aider les élèves ou étudiants dans leur recherche de stage ;
- Favoriser un égal accès des élèves ou étudiants aux stages ;
- Déterminer les compétences à acquérir ou à développer ;
- Désigner un enseignant-référent de l’établissement ;
- Encourager la mobilité internationale des étudiants-stagiaires, y compris relativement aux programmes de l’Union Européenne en la matière.
Les structures d’accueil ont la responsabilité d’accueillir le stagiaire dans de bonnes conditions. En lien avec les missions qui lui sont confiées dans le cadre du stage, elles doivent s’appuyer sur le contenu mentionné dans la convention, afin d’éviter que les missions ne s’éloignent du cursus de formation ou ne s’assimilent au travail des salariés de l’entreprise.
Avec la loi du 10 juillet 2014, la présence du stagiaire dans l’organisme d’accueil suit les règles applicables aux salariés de cet organisme en ce qui concerne les durées maximales quotidiennes et hebdomadaires de présence, la présence de nuit, les repos quotidiens et hebdomadaires et les jours fériés.
Pour rendre cette disposition applicable, l’organisme d’accueil a le devoir d’inscrire le stagiaire sur le registre du personnel et de décompter ses heures de présence. En outre, il ne doit en aucun cas confier au stagiaire des tâches dangereuses pour sa santé ou sa sécurité.
Par ailleurs, la structure d’accueil a la responsabilité de désigner un tuteur qui sera chargé d’accueillir et d’accompagner le stagiaire. Le tuteur est garant du respect des stipulations pédagogiques de la convention. De plus, il est possible qu’un accord d’entreprise apporte des précisions quant aux missions confiées au tuteur et les conditions de l’éventuelle valorisation de cette fonction.
Quant au stagiaire, il a le devoir de respecter la convention de stage, notamment la prise en considération des directives de l’organisme de formation. Il doit aussi respecter le règlement intérieur de la structure d’accueil et s’adapter au cadre de travail de l’établissement.
L’accompagnement du stagiaire
L’accueil se déroule différemment selon les stages, les missions et les durées. Il importe de prendre en considération la diversité des demandes et attentes des entreprises selon qu’elles accueillent des stagiaires sur des missions spécifiques longues ou pour des immersions de courte durée. Il est évident qu’un stage pratique réalisé dans le cadre d’une formation qualifiante exige la mobilisation de davantage de ressources matérielles et humaines qu’un stage d’observation.
Au-delà des responsabilités inhérentes à la vie en entreprise, il est souhaitable que le stagiaire soit à minima informé, dès le début du stage, sur l’histoire de l’entreprise, et soit présenté aux équipes de travail qui la composent.
Les modalités d’accompagnement et de suivi du stagiaire sont multiples et dépendent à la fois des objectifs du stage et des acteurs concernés.
Le principe du tutorat est d’assurer la continuité, dans le milieu professionnel, entre l’établissement d’enseignement et l’organisme d’accueil. La mise en place d’un tutorat en entreprise relève de la responsabilité du chef d’entreprise. L’emploi du temps du tuteur devrait être aménagé afin qu’il puisse exercer pleinement sa mission.
Ce stage, souvent obligatoire pour valider l’année en cours, doit pouvoir servir de tremplin pour la vie active. Le stagiaire doit avoir pleinement pris conscience du futur métier qu’il souhaite exercer.
L’équipe Comptazine souhaite à tous un bon stage et un bon tutorat !