Qui veut ma taxe d’apprentissage ?
Chaque année c’est pareil. Dès janvier, comme pour annoncer la bonne année, chaque école supérieure vous envoie sa plaquette commerciale pour se présenter. Ecole d’ingénieur, CFA, chambre de commerce, toutes les entreprises se sentent extrêmement convoitées. Régulièrement, on a même le droit à des chargés de relations écoles-entreprises qui veulent nous rencontrer. Le service comptable est enfin au centre de toutes les attentions. Le comptable est enfin remarqué, il est écouté, il détient le pouvoir suprême.
Bon on se calme ! Il a surtout le pouvoir de préparer le chèque et d’écouter les instructions de versement pour la répartition entre les écoles. Cette belle taxe d’apprentissage servira donc à alimenter la chambre de commerce, à équiper un centre de formation des apprentis et à payer quelques professeurs dans une école.
Je suis pro-apprentissage. C’est une filière que j’ai suivie, qui m’a apporté à la fois un rythme de vie d’alternance agréable, un travail intéressant et rémunéré et quelques amis de parcours. Et puis, franchement, qui refuse de travailler pour 1 100 € net par mois pour un mi-temps exonéré d’impôt ? Les avantages sont nombreux et la formule permet à un jeune de se responsabiliser. C’est à mon sens extrêmement important de pouvoir commencer à se prendre en main le plus tôt possible.
Le nombre d’alternants et de fait de contrats d’apprentissage et de contrats de professionnalisation a repassé le seuil des 180 000, ce qui est une très bonne nouvelle. Sans parler de développement, l’apprentissage a retrouvé son niveau de 2012.
Sachant que certaines primes aux employeurs ont disparu, cela signifie que le capital sympathie du système n’est pas altéré. Certains pensent que prendre un apprenti n’est qu’une question de budget pour les entreprises, que cela permet de faire des économies.
Mon analyse personnelle est qu’un apprenti est un salarié à mi-temps qui passe au moins les six premiers mois de son contrat à se considérer comme un étudiant à mi-temps. La différence est subtile et pourtant cela fait toute la différence quant à l’implication de l’apprenti dans les différentes missions qui lui sont confiées. Evidemment, il faut également considérer le temps nécessaire pour former l’apprenti…
Mais le plaisir de former à son tour est réellement enivrant. Transmettre les astuces, expliquer le raisonnement, faire respecter les règles de l’entreprise, sont des aspects extrêmement valorisant pour le maître d’apprentissage qui « rend la pareille». Et c’est ainsi que se transmet le savoir depuis des générations et des générations…
On dirait un conte de fée un peu naze… Bref, vous voulez vous former et vous rentrez dans les critères de l’apprentissage ? Je vous le recommande. Vous ne serez pas déçu.
Bonne lecture !