Une des mesures phare du projet de François HOLLANDE pour l’insertion professionnelle des jeunes est en route. Le projet de loi est discuté au parlement, et nous n’attendons pas de gros changements par rapport à celui présenté par le gouvernement. Ils concerneront finalement les jeunes peu qualifiés, seront des CDI ou des CDD jusqu’à 3 ans, et seront principalement conclus dans les collectivités et les associations. L’entrée en vigueur devrait être au 1er janvier 2013. Dans la loi, également un contrat particulier pour les futurs professeurs devrait en faire partie, et concernera là les étudiants boursiers et en deuxième année de licence. Ces contrats n’ont rien à voir avec les contrats de « génération » qui sont toujours en discussion.
Des emplois pour qui ?
Finalement les emplois d’avenir seront réservés aux jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés, et rencontrant des difficultés particulières d’emploi : CAP-BEP maximum. On a un temps pensé qu’ils seraient plus ouverts que ça comme l’avaient été les « emplois-jeunes » sous le gouvernement Jospin en 1997.
Quel contrat ?
Ce seront des contrats de travail particuliers, contrat unique d’insertion, qui seront signés à durée indéterminée, ou en CDD 1 an renouvelable jusqu’à 3 ans (la forme qui sera certainement la plus utilisée). En principe à temps plein, mais à mi-temps si l’administration est d’accord.
Le contrat doit comprendre notamment les actions de formation qui permettront au salarié d’acquérir les connaissances nécessaires à son poste de travail.
Quels employeurs ?
Ce sont les employeurs du secteur non marchand principalement :
-Les collectivités territoriales, et autres personnes morales de droit public hors de l’état (donc pas dans les ministères).
-Les organismes de droit privé à but non lucratif : c’est-à-dire principalement les associations.
Mais il est énoncé aussi que certains employeurs privés qui répondront à des critères précis pourront signer des contrats et bénéficier d’une aide, notamment dans des secteurs d’ « intérêts généraux » comme les services à la personne, l’économie verte ou le social par exemple.
Quelle aide pour les employeurs ?
L’aide serait une prise en charge par l’état du montant brut de 75% du SMIC. Actuellement le SMIC est de 1 425.67 euros bruts (soit 1 118.36 euros nets), soit une aide autour de 75%*1425.67 = 1069.25 euros par mois.
Pour le secteur marchand (en gros privé), l’aide ne sera que de 35% du SMIC, donc les emplois sont vraiment réservés aux collectivités et associations.
Contrat spécial pour les futurs professeurs.
Pour les jeunes qui veulent devenir professeur – nous avons un manque criant de candidats pour exercer le métier de professeur, un contrat particulier sera réservé aux jeunes qui bénéficient d’une bourse et qui sont inscrits en deuxième année de licence. Un contrat d’accompagnement dans l’emploi qui permettrait une entrée progressive dans le métier d’enseignant avec des missions périéducatives dans un premier temps, avant d’entrée dans le professorat.
Le chômage des jeunes est un fléau en Europe. En France 22.7% des personnes de moins de 25 ans sont au chômage, ce qui est la moyenne européenne, loin derrière l’Autriche (8.3%), mais loin devant la Grèce et l’Espagne où plus de la moitié sont au chômage. Les contrats aidés peuvent être utiles mais ne sont pas la solution idéale…