Quand on regarde la vie d’un ticket restaurant, cela n’a pas l’air bien passionnant.

Il est émis, avec environ 690 millions de petits frères, acheté par plusieurs milliers d’entreprises, dépensé dans quasiment tous les restaurants, boulangeries ou assimilés, puis est ensuite envoyé pour paiement à la centrale de remboursement des titres (CRT) qui rembourse les émetteurs. Analysons donc la vie du titre :

 

Une naissance réglementée : Les quatre organismes habilités à en émettre sont : Sodexo, Chèque déjeuner, Edenred et Natixis.

Circulation du titre :

Le titre passe ensuite entre les mains de l’employeur. Il s’agit pour lui d’un moyen pratique de prendre en charge la restauration salariale. Cette solution n’exige en effet aucun aménagement de locaux, donc aucun investissement particulier, et permet une maitrise budgétaire.  De plus c’est un élément de la rémunération salariale qui n’est pas assujetti aux cotisations à hauteur de 5,29 € par titre pour 2011.

L’employeur doit prendre à sa charge obligatoirement entre 50 et 60%   de la valeur faciale du titre qui est en moyenne de 6,30€.

L’employeur donne donc le titre à son salarié. Il prélève, sur le bas de bulletin, la part prise en charge par le salarié qui n’est pas soumise à cotisation. Pour le salarié, il s’agit d’un mode de règlement affecté, c’est-à-dire, qu’il ne peut être utilisé que pour acheter une prestation alimentaire. C’est un avantage salarial non imposable, il ne supporte ni l’impôt sur le revenu, ni les charges sociales, et très économique puisque le salarié ne paye que 40 à 50%   de la valeur faciale.

Le salarié paye son déjeuner avec ce titre restaurant et complète si nécessaire.

Pour le restaurateur, l’avantage est important… L’acceptation des titres restaurants est un indéniable facteur d’augmentation du chiffre d’affaires, les salariés travaillant dans les environs venant dépenser leurs fameux titres. En théorie, un restaurateur n’a pas le droit de rendre la monnaie sur un ticket restaurant, mais il n’est pas rare qu’il le fasse pour de petites sommes, ou qu’il propose un avoir pour la différence.

Pour le remboursement, le restaurateur dispose de deux choix : soit il adhère au CRT, qui centralise les paiements de toutes sortes de titres de paiement, soit il envoie directement les titres reçus aux émetteurs en prenant le soin de découper le coin en haut à gauche pour l’invalider et ainsi s’assurer qu’il ne pourra être réutilisable.

Trois sources pour un chiffre d’affaires :

Les commissions, très largement  ponctionnées,

Les produits financiers : le règlement des titres se fait en avance (environ 60 jours chez Sodexo), La trésorerie est donc placée permettant de recevoir des intérêts.

Les titres perdus ou périmés qui ont été émis et dont le remboursement ne sera jamais demandé.