La digitalisation des musées : la nouvelle manière d’appréhender l’art
Se réinventer pour perdurer, les musées deviennent virtuels.
La pandémie du covid-19 a renforcé le besoin de créer une nouvelle manière de visiter un musée. C’est l’un des secteurs les plus touchés par les mesures sanitaires prises durant la pandémie. Une solution a été trouvée pour perdurer en optant pour la digitalisation. Grâce à la numérisation, on obtient une copie numérique de l’œuvre, qui devient accessible et exploitable en ligne. Plus besoin de se déplacer, de faire la queue ou de réserver des billets, une simple connexion internet permet d’entrer dans n’importe quel musée du monde.
Faciliter l’accès à l’art
Pour la première fois, grâce à la numérisation, nous pouvons entrer dans des musées que nous n’aurions peut-être pas vus autrement.
Tout le monde ne peut pas s’offrir un billet d’avion, payer l’entrée, ou encore prendre un jour de congé pour visiter un musée. Le grand apport de la numérisation consiste à ce que, depuis le confort de notre canapé, nous puissions nous faufiler dans le Louvre et voir, par exemple, l’œuvre la plus célèbre de Léonard de Vinci, La Joconde, partir à Amsterdam et découvrir le Musée de Van Gogh ou encore, s’émerveiller devant la chapelle Sixtine au Vatican. La plupart des ouvrages offrent également des informations sur leur auteur, le contexte de création, les techniques utilisées et une brève explication de chaque technique.
Image Ve3D – patrimoine culturel accessible
La visite n’est donc pas appauvrie par le numérique, au contraire, grâce à ce nouvel outil, elle devient plus complète et plus détaillée qu’une visite classique.
De plus, de nombreux musées à travers le monde proposent des visites gratuites telles que celle de Londres, Paris, Amsterdam, New York ou encore Florence.
Universal Museum of Art
En s’adaptant à tous les supports (tablette, ordinateur, téléphone, casque VR, …), la numérisation des visites est devenue l’un des atouts de nombreux musées, qui n’avaient pas encore exploité ce dispositif.
L’ère numérique, une nouvelle fenêtre d’innovation artistique
Pour s’ouvrir d’avantage aux visiteurs, ces garants de la culture ont pensé à tout : expositions virtuelles, visites guidées, conférences, webmusées, concours et défis populaires. D’autres vont plus loin. En plus de nous donner accès à leurs galeries depuis leur site, ils ont cherché à se réinventer. Par exemple, le RijksMuseum à Amsterdam, berceau des tableaux de Vermeer et Rembrandt, a créé RijksStudio. Ce projet invite le public à concevoir ses propres chefs-d’œuvre en téléchargeant des images d’œuvres d’art de la collection et à les utiliser de manière créative.
Présentation du site web RijksStudio
Cette application numérique innovante met une grande partie de la collection à la disposition de tous, sans débourser un centime.
Une demande en plein essor
Cette facilité d’accès suscite un intérêt notable pour l’art. De nombreux musées ont été submergés par l’afflux de consultations durant la pandémie du covid-19. En effet, durant le confinement, le musée du Prado de Madrid a dû utiliser plus de serveurs, passant de 2 à 10, pour prendre en charge les visites sur le Web. Le Louvre de Paris a également vu son nombre de visiteurs virtuels décupler en une journée, passant de 40 000 à près de 400 000 et plus de 10 millions de visites virtuelles en seulement 71 jours. Ces records sont dus à l’augmentation de la fréquentation des musées virtuels par des internautes du monde entier.
Souvent perçu comme assommant ou inintéressant par la jeunesse, l’art classique ou contemporain, devient à présent attrayant grâce à la numérisation. Ce renouveau de la perception de l’art entraîne l’apparition d’un nouveau public pour les musées. Aujourd’hui, le nombre de visiteurs virtuels reste important bien que les visites in-situ reprennent.
Les visites physiques vont-elles céder la place aux visites en ligne ?
Les nouvelles options que nous pouvons trouver en ligne donnent désormais une valeur ajoutée considérable au monde de l’art. Les musées deviennent plus accessibles et donc plus inclusifs. Cependant, les visites en musées ne sauraient perdre leur attrait. La numérisation des œuvres augmente considérablement les visites virtuelles mais ce phénomène n’a pas d’impact sur le nombre d’entrées. De plus, bien que la facilité et la rapidité régissent notre quotidien, l’expérience muséale in-situ est une expérience unique. La visite physique d’une même galerie est vécue différemment à chaque fois.
Ainsi, les visites physiques ne devraient pas être impactées par la digitalisation des musées. Au contraire, l’objectif est de créer un ensemble complémentaire en attisant la curiosité des internautes pour les pousser à la découverte réelle des musées.
