Le terme de débit désigne la quantité d’informations qu’un réseau permet de transférer en un temps donné. Il est exprimé en « bit », une unité de mesure de la quantité de données susceptibles de circuler dans un réseau : en kilobits, mégabits ou gigabits selon le niveau du débit. Plus le débit est élevé, plus la vitesse de transmission et de réception des données (documents, vidéos, musiques, etc.) est rapide.
Les réseaux proposant un accès à Internet
Pour déployer le très haut débit sur le territoire, plusieurs types de réseaux sont utilisés :
La fibre optique jusqu’à l’abonné, appelée FttH pour « Fiber to the Home » (fibre à la maison),
Le réseau câblé modernisé : le réseau câblé était initialement utilisé pour la télévision. Il est modernisé en mobilisant de la fibre optique jusqu’au pied de l’immeuble ou à l’entrée de la rue,
Le réseau téléphonique en fil de cuivre, à partir duquel a été déployée la technologie « ADSL » et qui sert désormais de support aux technologies de type VDSL2,
Les technologies radio « Long Term Evolution » (comme la 4G pour un accès à Internet fixe, le WiMAX) ou le satellite.
La fibre optique, qu’est-ce que c’est ?
Le FttH (Fiber to the Home – Fibre jusqu’à l’abonné) correspond au déploiement de la fibre optique depuis le nœud de raccordement optique (lieu d’implantation des équipements de transmission de l’opérateur) jusque dans les logements ou locaux à usage professionnel. Le FttH permet donc de bénéficier de tous les avantages techniques de la fibre sur l’intégralité du réseau jusqu’à l’abonné. Il se distingue d’autres types de déploiement qui combinent l’utilisation de la fibre optique avec des réseaux en câble ou en cuivre.
Le déploiement de la partie terminale des réseaux (boucle locale) s’étend :
- dans les rues (déploiement horizontal)
- puis dans les immeubles (déploiement vertical dans les immeubles collectifs)
- enfin jusque dans les logements (raccordement final).
Le déploiement d’un nouveau réseau FttH constitue la solution la plus pérenne pour proposer des services de communications électroniques à très haut débit en situation fixe.
Les réseaux FttH sont pour le moment essentiellement déployés dans les grandes agglomérations. Ils permettent à ce stade, de bénéficier d’un débit de l’ordre de 100 Mbits/s symétrique, c’est-à-dire dans le sens descendant (réception d’informations) et dans le sens montant (envoi d’informations).
- Une fibre optique est un fil de verre ou de plastique, plus fin qu’un cheveu, qui conduit la lumière.
- Le signal lumineux injecté dans la fibre est capable de transporter de grandes quantités de données à la vitesse de la lumière sur plusieurs centaines, voire milliers, de kilomètres.
- Cette technologie est déjà utilisée depuis plus de vingt ans notamment pour le transport de données entre les grandes agglomérations. Son extension jusqu’aux logements va permettre de répondre aux besoins croissants en débits et en services des particuliers et des entreprises.
Ce qui est bien avec la fibre, c’est que les débits maximum possibles ne sont pas du tout atteints. Actuellement, ce qui limite les utilisateurs de fibre sont les serveurs émetteurs et les opérateurs. Techniquement, rien n’empêche de dépasser 1 Gigabit/s. Un groupe de chercheurs danois, ayant déjà en 2009 passé le cap du 1 Térabit/s, vient d’établir un nouveau record à 43 Térabits par seconde de débit sur une seule fibre optique. Depuis 2011, le record était détenu par le Karlsruhe Institute of Technology, proche de Stuttgart, ayant réussi à obtenir un débit théorique de 26 Térabits/s en laboratoire sur une seule fibre optique, mais ce sont des danois du High-Speed Optical Communications Group (HSOC) qui viennent d’exploser les compteurs, en atteignant 43 Térabits à la seconde.
Cela correspond tout simplement à un débit de 5 375 Go à la seconde, ce qui permettrait par exemple de télécharger 1 000 films en qualité DVD en moins d’une seconde ou 1 disque dur de 1 To en 200 millisecondes. A l’heure où les utilisateurs FttH et FttLA sont déjà bien contents d’avoir des débits de 100/200/400/500 Mbits/s/1 Gbit/s avec la fibre optique chez tous les opérateurs, ce sont ici des résultats obtenus en laboratoire.
La fibre optique, ça sert à quoi ?
La fibre optique est capable d’acheminer des débits considérables, environ 100 fois plus élevés que le réseau actuel en cuivre (technologie ADSL).
Contrairement au réseau actuel, la fibre optique :
- transporte des données sur de très longues distances, quasiment sans atténuation du signal, quelle que soit la localisation du logement ;
- est insensible aux perturbations électromagnétiques, ce qui garantit une meilleure qualité.
À la différence du réseau actuel, les flux de données remontants (de l’utilisateur vers le réseau) sur le réseau en fibre optique peuvent être aussi rapides que les flux descendants (du réseau vers l’utilisateur), ce qui permet le développement d’applications nouvelles.
Les nouveaux réseaux en fibre optique vous permettront de bénéficier des services d’accès à Internet et d’offres multiservices (notamment les offres ” triple play “) avec une meilleure qualité et dans des conditions plus confortables qu’avec les réseaux actuels.
La fibre optique permet des téléchargements nettement plus rapides et confortables. Par exemple, le téléchargement d’un film via une offre légale de vidéo à la demande ne nécessite que quelques secondes avec la fibre optique contre plusieurs minutes avec une connexion ADSL. De même, le temps nécessaire pour déposer des photos sur un site peut être divisé par plus de 100.
La capacité de la fibre optique à transporter des débits très importants offre la possibilité aux différentes personnes d’un même foyer, de faire des usages simultanés sans contrainte liée au partage des débits. Dans un même logement, il sera donc possible de télécharger un film à partir d’une offre légale, tout en regardant la télévision en haute définition sur plusieurs écrans.
Qu’est-ce que le Plan France Très Haut Débit ?
Lancé en février 2013, le Plan France Très Haut débit vise à couvrir l’intégralité du territoire en très haut débit d’ici 2022, c’est-à-dire à proposer un accès à Internet performant à l’ensemble des logements, des entreprises et des administrations.
Pour atteindre cet objectif, il mobilise un investissement de 20 milliards d’euros en dix ans, dont 3,3 milliards d’euros de l’État, pour déployer les infrastructures de l’Internet très haut débit sur tout le territoire.
Ce Plan, unique en Europe, représente un défi inédit qui vise à :
- Renforcer la compétitivité de l’économie française et l’attractivité de la France par le raccordement prioritaire en fibre optique des zones d’activités économique,
- Rendre possible la modernisation des services publics sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones rurales et de montagne, en apportant un accès à Internet performant les établissements scolaires, les hôpitaux, les maisons de santé, les maisons de l’emploi, etc.,
- Donner accès aux usages numériques à tous les citoyens.
Deux moteurs complémentaires pour couvrir l’intégralité du territoire en très haut débit
Historiquement, les grands projets d’infrastructures ont été déployés dans les grandes villes, avant de s’étendre dans les zones rurales plusieurs dizaines d’années plus tard (réseau d’électricité, réseau téléphonique). Le Plan France Très Haut Débit a été pensé comme un projet décentralisé, s’inscrivant dans une stratégie nationale, et mobilisant l’ensemble des acteurs du secteur, privés et publics, pour le déploiement des nouveaux réseaux très haut débit sur l’ensemble du territoire. Pour atteindre cet objectif, il mobilise un investissement de 20 milliards d’euros en dix ans, partagé entre les collectivités territoriales, l’État et les opérateurs privés qui déploient en même temps :
Dans les territoires ruraux, les collectivités territoriales déploient des réseaux publics mobilisant plusieurs types de réseaux d’accès à Internet (FttH, amélioration des débits sur le réseau ADSL, satellite, Wimax, 4G, 5G). Propriété des collectivités territoriales, ces réseaux d’initiative publique proposent des services aux particuliers et entreprises par des fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Les recettes d’exploitation et le cofinancement issus de ces FAI permettront ainsi de financer la moitié de l’investissement (13 à 14 milliards d’euros). La seconde moitié de l’investissement (6,5 milliards d’euros) est financée par des subventions publiques, dont une enveloppe de subventions de l’État de 3,3 milliards d’euros.