On a bien du mal à y croire ! De l’or en France ? Je me pose immédiatement les petites questions qui me viennent à l’esprit… En grande quantité ? Va-t-on perforer mon pays ? Y aura-t-il un impact négatif pour le gouvernement ? Cela va-t-il pouvoir nous aider économiquement ? Il faut commencer par savoir de quoi parle-t-on ? S’agit t-il de réserves d’Or sous Paris ou Lyon ? Faut-il raser trois villes pour récupérer 50 Kg d’Or ?
Le secteur est en pleine ébullition malgré le coup de frein donné au projet d’Arnault Montebourg de créer la Compagnie nationale des mines de France. Souvenez-vous ! En 2014, Arnault Montebourg parlait de relancer l’industrie minière française en créant cette fameuse CMF (Compagnie nationale des Mines de France). A l’heure où le Gouvernement avait promis de réaliser 50 milliards d’économies, les annonces médiatiques avaient accéléré ce projet minier et François Hollande avait concédé un budget de 200 à 400 millions pour redémarrer le secteur minier.
Vous l’avez compris, le projet de Compagnie nationale des Mines de France a du plomb dans l’aile. Bercy n’envisage en effet plus de créer cette entreprise publique en raison des difficultés des deux géants miniers français, Areva et Eramet. De toute façon, selon les experts du secteur, le budget alloué paraissait ridiculement faible et ne permettait même pas les recherches de minerais. Cela présupposait la participation majoritaire de sociétés privées. L’intérêt de l’Etat y était donc déjà amoindri.
Si dans un premier temps Emmanuel Macron a bel et bien envisagé de créer la CMF, Bercy a décidé qu’il n’était pas judicieux de créer une société publique alors que le secteur connaît quelques difficultés et une chute du cours des matières premières. Dommage pour plusieurs pays africains comme le Niger ou le Congo qui avaient manifesté leur intérêt pour travailler avec la France dans l’idée d’un développement conjoint. Beaucoup de pays d’Afrique sont demandeurs pour être en relation avec une compagnie minière étatique, surtout pour des questions de confiance.
Autre point noir, le gouvernement a élaboré un nouveau code minier. Ce dernier devrait très largement s’inspirer du rapport Tuot de 2014 qui défendait le maintien du modèle minier français dans lequel l’État délivre les titres d’exploitation, et où les ressources du sous-sol restent propriété publique (contrairement aux États-Unis). Il devait aussi renforcer les protections et associer les riverains des projets très en amont des travaux miniers. Il devait mettre en lumière les méthodes d’extraction les plus “propres” et déboucher sur des chartes d’engagement volontaire de différentes organisations minières. Il n’en est rien. Le code a été édulcoré et arrangé au mieux pour les sociétés privées minières…
Le texte ne remet pas en cause le droit de suite qui permettrait au titulaire d’un permis d’exploration. Ce droit de suite permet à la société qui a trouvé un filon, de l’exploiter quasi automatiquement. Ce droit de suite ôte l’obligation de dépôt d’un dossier aux administrations. Il en résulte une méconnaissance totale des techniques qui seront employées pour l’extraction des minerais. Dans la même veine, l’obligation d’imposer aux industriels une transparence totale, en communiquant l’ensemble des substances susceptibles d’être émises dans le sous-sol, n’a pas été retenue sous prétexte qu’elle relève du secret industriel.
Dans ce contexte, le ministère du Redressement productif a accordé des permis de recherche à la société Variscan Mines. Ces permis permettent à la société d’entreprendre, dans le périmètre d’exploration déterminé, des démarches de reconnaissance et d’acquisition de données pendant cinq ans, afin d’évaluer les ressources susceptibles d’être présentes. En allouant les premiers permis de recherche depuis 30 ans, l’État relance l’exploration minière en métropole avec l’objectif d’assurer un approvisionnement régulier en minéraux, dans une approche qui se veut responsable d’un point de vue social et environnemental.
Six permis d’exploration minière ont été accordés en métropole par le ministère de l’Economie à ce jour. Une dizaine de demandes est encore à l’étude. C’est la première fois, depuis trente ans, que des travaux sont relancés pour identifier le potentiel minéral du sous-sol métropolitain en vue d’une exploitation. Et ce, avec l’appui de l’État. Les sites sont Merléac, St Pierre, Beaulieu, Loc Envel, Silfiac et Tennie.
Les travaux d’exploration ont déjà démarré pour les permis délivrés en 2013 et 2014 (Tennie, Saint-Pierre). Ils seront lancés très prochainement pour Merléac et Beaulieu. Les premières investigations sont menées grâce à la géophysique aéroportée (électromagnétisme) et la géochimie des sols. Cette deuxième technique consiste à prélever le sol superficiel et plus profond (jusqu’à 1 m 50) tous les 200 m afin d’évaluer la présence de minéraux dans le sous-sol.
Ces recherches ont déjà provoqué le courroux de Bretons radicaux qui ont organisé un attentat (sans victime) au siège social de la société Variscan Mines…
Actuellement, l’exploration a déjà porté ses fruits à Tennie et Merléac. Les recherches sur les autres sites se poursuivent. La phase carottage pour les sondages de reconnaissance va débuter. Cette phase sera déjà nettement plus invasive que les précédentes. Il va falloir réaliser des infrastructures routières adaptées et implanter des campements de longue durée. Les forages d’une centaine de mètres vont eux aussi produire des centaines de mètres cubes qu’il faudra bien gérer…
Sur le plan social, Jack Testard, le directeur général de Variscan Mines estime que l’exploitation peut conduire à la création de 100 à 300 emplois directs, sans compter les sous-traitants : “La mine est un peu comme un grand bateau où tous les métiers sont représentés”.
L’histoire a retenu la mine de Salsigne
On peut le dire, la mine de Salsigne a été un désastre ! Il y a douze ans, la plus grande mine d’or d’Europe, située dans l’Aude, cessait d’être exploitée. Elle aura été le théâtre d’une multitude de problèmes économiques, environnementaux et sanitaires.
Avec un siècle d’exploitation, la mine de Salsigne a engendré une catastrophe écologique sans précédent. L’exploitation a été menée de façon souvent chaotique et la gestion des déchets n’a pas été suffisante voire absente. La pollution par des métaux lourds et des métalloïdes (notamment l’arsenic) a affecté l’environnement et, de fait, la santé des riverains.
C’est en 2003, enfin, que la Cour des Comptes a rendu un rapport très critique stigmatisant les dysfonctionnements et l’inefficacité des pouvoirs publics mis en œuvre à Salsigne et la difficulté de l’État à arbitrer impératifs sociaux de soutien à l’emploi et nécessaire prise en compte des coûts liés à une procédure judiciaire fondée sur un préjudice environnemental dès qu’il y a poursuite d’une entreprise polluante.
A Salsigne, il faut choisir entre emploi ou santé ! Les excès de cancers bronchiques provoqués par l’arsenic chez les ouvriers du site furent identifiés dès les années 1970. De façon plus générale, l’exposition des populations riveraines aux polluants industriels fit l’objet, en 2001, d’une étude de l’Institut de veille sanitaire concluant (InSV), notamment, à un excès de 80 % de la mortalité par cancer du poumon et de 110 % pour celui du pharynx. Les auteurs de l’enquête publiée en 2005, admettaient alors que ces résultats pouvaient être dus, en partie, à une contamination environnementale.
Douze ans plus tard, malgré des importants efforts entrepris par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’ancienne mine de Salsigne est l’un des plus gros chantiers de réhabilitation d’un site industriel en France. Évidemment, l’air environnant est redevenu normal mais la qualité des sols reste exécrable ! On trouve encore des endroits où des déchets ont été déposés et mal confinés, mal réhabilités et instables. Certains de ces dépôts sont encore traversés par des sources qui contribuent à maintenir un fond de pollution résiduelle non négligeable comme dans la rivière Orbiel.
Il n’est plus question de mentir à la population. Les autorités locales interdisent depuis 1997, par des arrêtés préfectoraux, la vente sur le territoire des fruits et légumes cultivés dans la vallée. Cette interdiction n’est d’ailleurs pas prête de s’éteindre puisque des incidents continuent de survenir fréquemment. Rupture d’une digue d’un bassin de décantation, découverte d’enfouissements sauvages d’arsenic, survenance d’explosions mystérieuses dans la mine souterraine, pollution d’un canal d’irrigation dont les eaux présentent un taux d’arsenic 450 fois supérieur au seuil de potabilité fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)…
On comprend aisément pourquoi les associations locales de protection de l’environnement ont déposé plainte pour mise en danger d’autrui.
Malgré tout, Salsigne pourrait rouvrir !
L’actualité de Salsigne pourrait en rester là, mais le site de Salsigne, dont les experts estiment qu’il contient encore de 30 à 40 tonnes d’or, attise les convoitises.
Il ne fait aucun doute que ce serait une très bonne raison économique de rouvrir la mine de Salsigne. A l’époque, le raisonnement de l’ancien ministre du redressement productif Arnault Montebourg n’avait qu’une seule idée en tête, relancer l’économie, créer de l’emploi et être compétitif sur un plan international.
La visée de l’indépendance de la France en matière d’approvisionnement en métaux, notamment les métaux mineurs et les terres rares indispensables à la production de biens de consommation courante et de haute technologie est également un enjeu fondamental.
La mine de Salsigne peut-elle rouvrir dans des conditions écologiquement correctes ?
Faire des recherches d’or en France est presque dommage sachant les quantités restantes à extraire rien qu’à Salsigne. Le projet a sûrement pshitté en même temps que la Compagnie nationale des mines de France mais un projet éco-responsable était en route.
Comment ? Avec une nouvelle technique d’extraction du minerai aurifère, la chloruration, qui “présenterait l’intérêt de rendre inertes les roches traitées et, ainsi, de les utiliser dans le cadre des opérations de remblaiement”. Les industriels évoquent même un dérivé de l’amidon de maïs, ayant les mêmes fonctions que le cyanure, mais sans ses inconvénients. “Il est possible aujourd’hui d’avoir une activité industrielle sans impacter l’écologie, sans omettre nos obligations citoyenne”, ont déclaré les deux associés au journal La Dépêche, en avril 2014. Évidemment, les riverains qui subissent la catastrophe écologique de plein fouet ne sont pas vraiment favorables à ce type d’initiative.
Avec les abus des derniers exploitants du site, les riverains insistaient sur la persistance des risques et les coûts de réhabilitation supportés par la collectivité. Et pour cause, c’est l’État français, qui assure et finance le chantier de la mise en sécurité du site, d’abord avec l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), puis avec le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), dont la filiale Coframines était le principal actionnaire de la mine en 1980. Le coût total déjà engagé dans ces travaux de réparation est élevé : 125 millions d’euros.
Aujourd’hui, la nature reprend peu à peu ses droits après plus d’un siècle de bouleversements. Les panneaux indiquant que le site est dangereux ou privé sont très discrets. Les eaux s’écoulent dans des rigoles et devaient être contrôlées par le BRGM mais le système de réalisation des mesures n’est plus fonctionnel, tout comme celui chargé de mesurer les taux de produits chimiques dans l’eau.
Alors que fait-on ? Les anciens exploitants ne se soucient plus du problème, l’État non plus… Espérons qu’un projet visant à continuer l’extraction soit associé à l’obligation de réhabiliter le site au passage. Avec un prix de vente d’environ 30 000 euros le kilo d’or, les industriels pourraient sûrement faire un petit quelque chose…
Qui pour exploiter l’Or français ?
Je me sens comme “Picsou” dans ses aventures au Klondike… Surtout quand j’apprends qu’en plus des fusées, il y a de l’or en Guyane… beaucoup d’or. C’est même le projet minier d’or le plus important à ce jour en France…
Il paraît que la fosse fera 2 à 2,3 kilomètres de long, 600 à 800 mètres de large et jusqu’à 250 mètres de profondeur selon Robert Giustra, le jeune patron de Columbus Gold, une junior canadienne spécialisée dans la prospection. L’épaisse forêt tropicale sera le théâtre du futur emplacement de la mine à ciel ouvert. La Columbus Golda acquit en 2011 huit concessions au cœur de la jungle guyanaise. Joli pari quand on sait maintenant que sur une campagne de forage, les estimations de ressources du gisement sondé se révèlent au-dessus de toute espérance !
Au creux de Montagne d’or, 155 tonnes d’or attendent d’être extraites… Cela représente 5 millions d’onces. A priori, “le potentiel est deux fois plus grand”, livre l’homme d’affaires. Au cours actuel de l’or, on parle de sortir éventuellement jusqu’à 12 milliards de dollars de terre.
L’Eldorado, la cité d’or perdue, nous l’avons retrouvée ! Elle se trouve en Guyane, bien cachée par l’épaisse forêt. Cette vaste région aussi grande que l’Autriche n’a encore jamais été exploitée. En effet, durant le XIXe siècle, les chercheurs ont fouillé les lits des rivières et ont laissé peu de zones non visitées en surface ! Ils se sont contentés de récupérer les paillettes de métal qui proviennent de l’érosion de l’or primaire. Le précieux métal enfoui, prisonnier des filons, faute de moyens suffisants à l’époque est bien là. Ainsi, en plus de 150 ans, seulement 230 tonnes de métal ont été extraites, une miette lorsqu’on sait que le premier pays producteur au monde, la Chine, sort plus de 400 tonnes de ses mines chaque année.
Alors les espoirs les plus fous naissent à la Colombus Gold. L’or sera le premier produit industriel de Guyane ! Pour le montage financier et les investissements, la société australienne a trouvé un allié de poids. Le gros producteur d’or, Nordgold, coté à Londres, détenu par le milliardaire russe Alexei Mordashov, qui est le propriétaire du géant de l’acier Severstal, finance les travaux. Il a déjà investi au moins 30 millions de dollars et réalisé une étude de faisabilité bancaire pour 2017 afin que les banques prêtent les centaines de millions de dollars nécessaires à la mise en route de l’exploitation.
A l’heure actuelle, il faut encore prospecter pour viabiliser le projet. Chaque jour rapproche la Colombus Gold de construire une usine et d’entamer l’extraction deux ans plus tard. Trois freins potentiels existent tout de même.
Premièrement, pour ne pas recréer une Salsigne2, ce qui serait fatal pour la réserve biologique intégrale qui est littéralement à côté de la future mine, il va falloir faire une réelle étude environnementale. Les ONG l’attendent de pied ferme et les autorités françaises l’examineront de près…
Deuxièmement, bien que le potentiel soit grand, l’histoire a laissé des traces. En 2008, le Président de la République Nicolas Sarkozy a fait stopper net le projet à 100 millions de dollars de mine d’or à ciel ouvert d’une autre junior canadienne, Lamgold. A l’époque, le projet créait une vive opposition des associations environnementales et de certains élus locaux. L’arrêt immédiat des activités de la société a refroidi l’ardeur des investisseurs étrangers. Depuis, aucune autre demande de permis n’a été faite !
Troisièmement, bien que l’on parle d’extraire de l’or, le projet peut ne pas être aussi rentable que prévu. L’étude de faisabilité va donc prouver la viabilité économique à un moment où le cours de l’or ne permet plus à une partie des producteurs d’être rentables.
A l’instar de Salsigne, la mine “éco-responsable” a le vent en poupe !
En Guyane, la grosse activité économique, c’est le site de lancement de fusées. Le département a besoin d’emplois, le taux de chômage dépasse 40 % chez les jeunes. Dans dix ans, la population devrait avoir doublé. L’activité spatiale joue un rôle moteur, “une mono-économie”, disent certains. L’an dernier, les tirs de fusées ont rapporté 1,3 milliard d’euros. La tonne des poussières d’or exportée, elle, a fait rentrer moins de 39 millions d’euros, selon l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom).
Il faut donc que la Colombus Gold abatte toutes ses cartes pour présenter un projet le plus viable possible. Et c’est le cas ! La société promet de créer des emplois pérennes et de réhabiliter les sites après leur fermeture.
Le ministre, Emmanuel Macron, en charge des mines, veut établir une charte sur les bonnes pratiques du secteur dans le monde. De nos jours, la mine doit ressembler à un laboratoire où tout est contrôlé pour un résultat maximal et une sécurité garantie. Columbus Gold pense que son projet peut créer 3 000 emplois directs et indirects dans le département – c’est près d’un dixième des emplois privés. La compagnie a même proposé de travailler sur un programme de formation avec le pôle universitaire. Aujourd’hui, les employés des opérateurs miniers locaux sont en majorité brésiliens, car ils seraient les seuls à connaître le métier.
Ne reste plus qu’à convaincre des locaux tels que Laurent Kelle, qui gère le bureau Guyane du WWF. Lui n’attend que ça, et demande à voir, en particulier la position de Nordgold sur les questions environnementales et sociales. Les trois quarts des opérations dans le monde qui accusent un retard, traînent pour ces sujets-là, dit-il. “Les mines du XXIe siècle, soit elles sont vraiment responsables, soit elles ont peu de chances de se mettre en place.”
Projet colossal égal problèmes colossaux ! L’État, EDF et La Columbus Gold ont de quoi se creuser les méninges. Comment apporter de l’énergie à une usine qui sera située à 125 kilomètres de la ville la plus proche ? Faut-il monter des lignes à haute tension ? “Une ligne de très haute tension dans la forêt tropicale, on sait faire, ce n’est qu’une question de moyens, lance Jean‑Philippe Biava, le directeur d’EDF pour le département, mais la production est un challenge d’intelligence territoriale.” C’est bien tout le problème. Il faut produire l’électricité dont la mine aura besoin soit 20 mégawatts ou encore l’équivalent de la consommation de Cayenne… Pour remettre ces éléments dans un contexte connu, c’est comme si la France métropolitaine avait un besoin urgent d’une dizaine de centrales nucléaires !
Cette problématique sera doublée si le groupe Newmont Mining, l’un des premiers producteurs d’or au monde, qui explore lui aussi la région en association avec le français Auplata, démarre également son projet.
A qui va profiter l’exploitation de l’Or français ?
Combien l’exploitation industrielle de l’or guyanais par des investisseurs étrangers peut-elle rapporter à la Guyane ? À l’État français ? Les questions sont nombreuses mais pas les réponses.
Première raison, la fiscalité minière du pays est en train d’être réformée ainsi que le Code minier. Cela tombe bien parce qu’actuellement, la fiscalité sur l’or est très faible. Nous n’avons pas vérifié mais les promesses ministérielles sont classiques. Beaucoup d’emplois à la clé, imposition forte des entreprises avec quelques cadeaux fiscaux tout de même. On s’apercevra sûrement dans quelques années que les cadeaux fiscaux ont été bien au-delà de ce que l’on imaginait… Il serait prévu que Colombus Gold verse chaque année plus de 5 millions d’euros de redevance pour les collectivités locales, 16 millions d’impôt sur les sociétés, et 30 millions de taxes sur les biens et services et de charges sociales.
En plus d’une rentabilité économique prévue grâce à son or, la Guyane et l’État français espèrent aussi que la venue de ces grosses compagnies et le développement du secteur minier chassent les orpailleurs illégaux.
L’exploitation illicite est à son paroxysme, les ravages sur l’environnement sont incalculables et les conséquences sont désastreuses sur certaines populations comme les tribus indiennes. L’or de Guyane aujourd’hui est aux mains de malfrats. Il faut compter 10 hors la loi pour un exploitant légal. A fin 2015, on comptait plusieurs centaines de chantiers irréguliers. Le pillage est ultra-organisé. Au final, les 9/10e de l’or extrait de Guyane le sont illégalement… 10 tonnes exfiltrées chaque année, d’après les opérateurs miniers locaux. C’est près d’un demi-milliard d’euros échappé dans la nature. Espérons que la venue de ces grosses firmes mettra un terme à ce pillage illicite de nos ressources.
Selon un article du Figaro.fr, l’agence avait ainsi vendu en novembre 2012 près de 100 kilos d’or saisis en Guyane. L’opération avait rapporté 4,4 millions d’euros aux ministères de la Justice et à Bercy.
Pour aller plus loin : L’extraction de l’or
Après avoir été extrait du sol, le roc est transporté jusqu’à l’usine. Il est broyé et à cette étape, de l’eau est ajoutée afin de former une pulpe permettant un transport efficace sous forme de pompage. L’or apparaît alors sous deux formes distinctes : grossier ou microscopique.
L’or grossier nécessite un broyage permettant la libération des particules d’or d’une matrice de gangue (minerai sans valeur). La forte masse volumique de l’or permet de séparer ce dernier sélectivement selon un procédé physique bien connu, soit la gravimétrie.
L’or microscopique, quant à lui, est beaucoup plus difficile à récupérer. Il implique l’utilisation de plusieurs produits chimiques tels que le cyanure, la soude caustique et l’acide chlorhydrique. Après dissolution, passage dans plusieurs cuves et électrolyse, la dernière étape de ce processus consiste à fusionner à haute température l’or recueilli, permettant ainsi de couler les lingots.