On a tous tendance à idéaliser le diplôme d’école de commerce. C’est le saint Graal qui permet d’ouvrir toutes les portes. Les écoles de commerce, selon leurs spécialités, offrent de nombreux débouchés dans les filières en finance, marketing et gestion. Pour autant, beaucoup de jeunes désirent étudier en école de commerce pour devenir entrepreneur. Il y a comme un léger malentendu. Quelles peuvent être les disciplines à apprendre pour entreprendre ? Et pourquoi associe-t-on souvent le diplômé d’école de commerce à un entrepreneur ?
Même si certains le déplorent, le constat est sans appel : l’intégration en école de commerce de qualité offre des débouchés quasi assurés en France. C’est bien sûr le discours des écoles de commerce, mais c’est aussi la conclusion des études menées par l’Apec en 2008 sur les jeunes diplômés. Quel que soit le mode de calcul, les diplômés des bonnes écoles de commerce sont mieux payés que les autres (30 300 € brut de salaire médian contre 24 000 € pour les universitaires). Ils sont relativement plus nombreux à trouver un CDI (76 % contre 48 % pour les universitaires).
Ils obtiennent un statut cadre à 70 % contre 53 % pour les universitaires. En France, la propension à considérer les diplômés des écoles de commerce comme les futurs cadres du pays est donc très forte. Cela permet aux titulaires de diplômes de ces écoles d’intégrer n’importe quelle fonction et quasiment tous les secteurs. Par exemple, les banques recherchent activement des diplômés des écoles de commerce pour peupler leurs agences. Même constat dans les métiers de l’audit, de l’assurance et de la grande distribution. Même le BTP les plébiscites. Le choix d’une école de commerce est donc, à coup sûr, un bon choix. Les bacheliers et préparationnaires ne s’y trompent pas. Ils affluent en masse dans ces écoles. Ainsi, les 36 meilleures écoles de management françaises ont enregistré, en 2007, une progression moyenne de leur effectif de 7 %.
Mais attention, il y a école de commerce et école de commerce. Sur la centaine qui se prévaut de cette dénomination en France, une quarantaine émerge du lot. Elles sont de niveau Bac +5. Elles proposent un grade de Master délivré par la commission Helfer (commission d’évaluation des formations et des diplômes de gestion). Mais elles peuvent vous intégrer au niveau Bac ou après une prépa. Les points forts des écoles de commerce de niveau Bac +5 sont nombreux. Elles dispensent toutes une formation concrète, proche des besoins du marché, animée en partie par des intervenants issus du monde professionnel et appuyée par une pédagogie axée sur la pratique. Cela inclut de nombreux stages, voire des périodes d’apprentissage en entreprise. Par ailleurs, toutes les écoles ont aujourd’hui tissé des partenariats internationaux permettant aux étudiants de suivre une partie de leur cursus à l’étranger voire d’acquérir un double diplôme. Elles disposent toutes d’un réseau d’anciens élèves souvent efficace, qui permet aux diplômés d’aider les étudiants dans l’élaboration de leur plan de carrière, dans leur recherche de stage et, plus tard, d’un premier emploi. Autant d’atouts qui font que les écoles de commerce restent aujourd’hui, malgré les aléas de la conjoncture, des formations très prisées sur le marché du travail.
Un autre phénomène attire les jeunes vers les écoles de commerce. « Les jobs de rêve sont de plus en plus rares ? Créez donc le vôtre ! » En ces temps de crise, tel semble être le message des écoles de commerce françaises qui constatent depuis trois ou quatre ans que l’entrepreneuriat intéresse de plus en plus leurs étudiants.
Et pour cause, pour aider les étudiants à se lancer dans l’entrepreneuriat, une trentaine d’écoles de commerce proposent des structures d’incubation. Cette structure propose des programmes scolaires particuliers assortis d’un accompagnement et d’une aide financière pour le projet entrepreneurial. D’un incubateur à l’autre, le processus de sélection est assez semblable : un entretien avec le responsable de l’incubateur, suivi d’un passage devant un comité de sélection composé d’enseignants et d’entrepreneurs. Entre les deux, les candidats sont souvent coachés pour retravailler leur projet. A la sortie de l’incubateur, les créateurs ne sont pas lâchés dans la nature. La majorité des écoles prévoit des dispositifs pour les accompagner vers l’autonomie. En matière d’aides financières, des dispositifs sont prévus dans les écoles rodées pour donner un « coup de pouce » aux jeunes créateurs.
L’attirance pour l’entrepreneuriat est générationnel. Les jeunes sont toujours attirés par l’aventure. Pour nos parents, leurs modèles étaient des scientifiques, des ingénieurs. Il y a quelques années, il fallait être « trader » ou travailler pour la filiale d’une entreprise à Shanghai. Aujourd’hui, la vraie aventure, c’est de créer sa boîte. Les contes et légendes du high-tech regorgent de success stories rapides. Marc Zuckerberg, c’est le héros des temps modernes.
Plus de 100 incubateurs se répartissent entre les grandes écoles et les universités. Une trentaine, uniquement dans les business schools, héberge des porteurs de projets qui durent de six mois à trois ans. La variété de ces projets est étonnante : paris sportifs à l’ESC Brest, énergie éolienne à Skema, recyclage de téléphones mobiles à Télécom Ecole de Management, site internet de troc de luxe à l’Inseec, restauration rapide russe à l’ESC Troyes ou encore réseaux sociaux à Grenoble Ecole de Management.