Depuis le début des années 1970, l’éducation physique et sportive est reconnue comme discipline universitaire autonome, dotée de ses propres unités d’enseignement et de recherche. Celles-ci, devenues aujourd’hui les UFR STAPS, se présentent sous le terme générique “Sciences du sport”. Il en résulte un problème de partage des installations sportives pour lesquelles une certaine priorité est donnée aux STAPS par les universités, compte tenu de leurs missions de formation initiale.
Quand on n’est pas étudiant STAPS, faire du sport à l’université peut revêtir trois aspects : une pratique libre en dehors des cursus, une pratique reconnue dans les formations par le biais d’UV ou d’options, une pratique de compétition dans le cadre de la FNSU ou de l’UNCU. Un service commun universitaire (ou inter-universitaire dans le cas où plusieurs établissements sont implantés sur le même site) gère l’ensemble de ces pratiques. Il reçoit pour cela plus ou moins de moyens : installations sportives, dotation budgétaire, postes d’enseignants (attribués dans le cadre de chaque université) et éventuellement heures complémentaires. Rattachés aux universités, ils dépendent donc étroitement des établissements et de la politique propre menée par ces derniers dans le cadre de leur autonomie.
Malgré cela, la pratique sportive est encore trop considérée comme une activité d’animation de la vie étudiante, sympathique si elle n’exige pas d’importants moyens, et accessoire par rapport à la formation intellectuelle des étudiants. Les universités n’ont pas encore toutes perçues l’intérêt du sport et son intégration en tant que thème d’enseignement, notamment en maîtrise de littérature, philosophie ou histoire ancienne par exemple.
Pourtant, le rôle de plus en plus grand que le sport joue dans un monde économique dont il est devenu l’un des enjeux les plus puissants et les valeurs traditionnelles qu’il véhicule en matière d’éducation et de culture, doivent inciter l’université à se doter d’une véritable politique sportive.
Pour que le sport universitaire en France puisse se développer, il faudrait lever un certain nombre d’obstacles qui se situent principalement au niveau du manque de moyens (installations, personnel, crédits de fonctionnement), mais aussi d’une prise en compte très insuffisante du sport par les autorités universitaires.
Cela passe par une véritable réflexion sur la définition du sport et de son rôle dans la formation. La communauté universitaire dans son ensemble, y compris les étudiants qui parlent plus de détente ou de loisirs que de formation, n’est pas acquise à l’idée que le sport fait partie intégrante de la formation que doit recevoir tout étudiant.