Les comparateurs de vols m’ont laissé une étrange sensation. Je cherchais un vol Paris-Lima pour partir en voyage avec quelques amis au Pérou et, croyant bien faire, j’ai commencé à comparer les prix avec plusieurs sites comme Liligo, Opodo et Skyscanner. La publicité m’avait convaincu, il fallait passer par un comparateur pour avoir le vol le moins cher…
Qu’est-ce qu’un comparateur de vols ?
C’est avant tout un site web (ou une application) qui permet à ses utilisateurs de comparer les prix d’une multitude de compagnies aériennes et d’agences de voyage, le plus souvent en temps réel. A noter que la majorité des comparateurs de vols, offrent également une palette complète de services pour aider leurs clients à préparer leurs voyages: réservation d’hôtels, location de voitures, recommandations d’activités sur place…
A la différence des agences de voyages en ligne, les comparateurs de vol vous redirigent vers le site marchand de l’offre que vous avez sélectionnée.
Comment fonctionnent les comparateurs de vols ?
Ils sont connectés au Global Distribution System (GDS) qui leur donne un accès en temps réel aux données des acteurs de l’industrie du voyage, notamment les compagnies aériennes et les agences de voyage en ce qui concerne les vols. Les variations de prix que l’on observe d’un comparateur de vols à l’autre, sont le fruit de la variation de l’offre et de la demande, ainsi que de leurs différentes politiques commerciales et partenariats.
Décret n° 2016-505 du 22 avril 2016 relatif aux obligations d’information sur les sites comparateurs en ligne
Publié en avril 2016, un décret visant à améliorer la transparence des sites comparateurs de prix et des caractéristiques de biens et de services, est entré en vigueur à partir de juillet 2016. Il fixe les modalités et les conditions d’application de l’article 147 de la loi du 17 mars 2014 relative à la consommation afin de mieux informer les consommateurs sur les méthodes de comparaison. Parmi les nouvelles obligations, figure celle de mentionner en haut de chaque page de résultats, le critère de classement. Les comparateurs se doivent également indiquer s’il existe une relation commerciale ou un lien capitalistique (s’il existe des liens financiers) avec un vendeur présent sur le site. Le décret exige aussi des sites comparateurs, qu’ils détaillent l’exhaustivité de leur offre.
L’affichage immédiat du prix total est un aspect fondamental pour l’internaute. Or, trop souvent, il est approximatif. Des frais liés au choix du moyen de paiement, des frais de gestion ou de dossier s’ajoutent au cours de la navigation.
Seul Easy Voyage est dans les clous, notamment grâce à la mention « Voir les frais ». De plus, ce comparateur permet très clairement de cocher, dès le départ, la carte de paiement utilisée (MasterCard, Visa…) pour calculer les frais correspondants.
Sur Liligo.com, Go Voyages et Opodo, vous pouvez avoir de mauvaises surprises mais, dans leur colonne de gauche, un module permet de changer de mode de paiement. Quant à Skyscanner, l’opacité est totale : il est impossible de choisir le mode de paiement en page d’accueil.
Les comparateurs doivent enfin mentionner la façon dont ils sont rémunérés : généralement par le versement d’une commission, par la publicité, ou par clic. Les consommateurs peuvent effectivement bénéficier gratuitement des services des comparateurs de vols, mais ce n’est pas le cas des vendeurs référencés sur le site. Selon les accords entre les prestataires du site et le comparateur de vols, ce dernier peut être tenté d’afficher le site marchand avec lequel sa rémunération est la plus élevée en haut de la page de résultats. Si c’est le cas, ils se doivent d’afficher la mention “Annonce” à côté de ce résultat.
Plus de 6 mois après la mise en application du décret, le moins que l’on puisse dire, c’est que les choses évoluent lentement du côté des comparateurs. Le site 60 millions de consommateurs a notamment salué la performance d’Easyvoyage pour sa transparence, que ce soit en termes d’affichage des prix, de méthode de rémunération ou d’affichage des résultats.
Comprendre d’où vient la rémunération du site
Dans ce secteur, il existe trois sources principales de revenus : la commission versée après transaction, la rémunération au clic et la publicité.
De manière générale, l’internaute doit comprendre comment le comparateur se rémunère. Par exemple, Easy Voyage précise qu’il est rémunéré par ses « partenaires marchands, par l’intermédiaire d’un contrat », et il assure que cette rémunération n’a « aucun impact sur le classement des offres ».
Rien de tout cela sur le site de Skyscanner, bon dernier de notre étude, qui nous a précisé néanmoins : « La majorité des revenus du site provient des commissions facturées aux sites de vente, -dès lors que le consommateur achète un billet d’avion ou une ou plusieurs nuités d’hôtel- et le reste provient des publicités. »
Le consommateur doit aussi savoir si le référencement sur le site est payant ou pas. Les choses sont claires avec Easy Voyage, qui stipule : « Liste de résultats (non exhaustifs) pour 24 marchands référencés à titre payant. » Le décret est, ici, bien respecté. Ce n’est pas toujours le cas.