On utilise généralement le terme de réseaux sociaux pour les plateformes qui favorisent le lien social et l’interaction entre les membres. Ce sont des espaces web où les internautes créent un profil de présentation et interagissent avec des membres d’une communauté acquise par relation amicale, professionnelle ou regroupée autour d’une thématique.
On utilisera donc plutôt le terme médias sociaux pour toutes les plateformes qui permettent de diffuser du contenu sans nécessairement avoir comme vocation de mettre les utilisateurs en relation (blogs et application de commentaires, forums, messageries, sites participatifs, wikis…)
Il n’est plus rare de nos jours de lire ou d’entendre une « fake news » relayée par les médias. Les réseaux sociaux sont devenus des espaces d’expression pour des millions de gens sur Internet.
Le poids des réseaux sociaux, tels Twitter, LinkedIn, Instagram ou encore Facebook, dans l’interaction entre professionnels, lecteurs et journalistes dénote qu’ils sont devenus des supports de l’information à part entière.
D’ailleurs leurs usages journalistiques est croissant. Les réseaux sociaux sont devenus l’outil de mesure de la popularité d’une pige, un espace d’expression non contraint pour que le public puisse s’exprimer.
Ces supports d’expression et de mise en relation avec des publics variés ne pouvaient rester en dehors de l’activité journalistique. D’abord, parce que les plus connus rassemblent déjà plusieurs centaines de millions d’inscrits dans chaque pays et qu’il y a, là, un moyen pour les médias de toucher des publics divers et nouveaux. De plus, ces réseaux donnent des outils faciles d’utilisation pour faire vivre un idéal participatif auquel une partie des internautes aspire.
Enfin, ils sont un lieu de production de propos, documents, données qui peuvent intéresser les journalistes à la recherche de sources renouvelées, d’informations rapides, de captation de tendances.
La publicité pour financeur
Dans une optique de stratégies de marque, où les contenus sont déclinés sur plusieurs supports pour élargir le lectorat potentiel, les médias sociaux sont un vecteur efficace de diffusion, que ce soit sur Facebook, LinkedIn ou Twitter. Cela se réduisait souvent à un encart publicitaire annonçant le titre et éventuellement un bref descriptif de ce qui est mis sur le site. Ce n’est visiblement plus le cas.
Il est maintenant clair que les sociétés utilisant les réseaux sociaux pour communiquer avec leurs clients, prospects ou fans ont des stratégies. Ainsi, Facebook se voit être transformé en une plateforme de SAV et Twitter permet de diffuser rapidement les mises à jour de certains software.
Ainsi, il est normal pour les entreprises, d’attribuer une forte part de leur budget publicitaire sur les réseaux sociaux. Avec 17,7 %, la croissance du « display ” (version en ligne de la publicité numérique) est presque totalement portée par les médias sociaux, désormais à la source de 45 % de son chiffre d’affaires (288 millions d’euros).
Le chiffre d’affaires publicitaire global lié à la vidéo progresse également de 66 %, à 235 millions d’euros. Cette croissance est due, à hauteur de 45 %, aux médias sociaux. Mieux, à eux seuls, les réseaux sociaux représentent 77 % des investissements en programmatique vidéo (modèles de transactions publicitaires automatisées). Et ils continuent de tirer la croissance du chiffre d’affaires du mobile avec une hausse de 63 %, à 690 millions d’euros !
Le seul bémol reste l’utilisation trop massive d’articles dits « putes à clics ». Avec un titre évocateur, sexuel ou une image provoquante, un article est ainsi visité plus que la normal. Ces articles noient souvent les autres informations en étant trop mises en avant car partagées de nombreuses fois.
L’usage fait par les journalistes
Certains journalistes utilisent Twitter ou Facebook pour exprimer leur personnalité, leurs goûts (coup de cœur culturel ou coup de chapeau à un confrère, à un reportage) pour se valoriser (conférence publique, publication…), en espérant ainsi être repérés et imposer leur « marque » personnelle. Dans ce milieu particulièrement précaire, cette stratégie permet aux auto-entrepreneurs et pigistes de gagner en notoriété.
Le réseau social d’aujourd’hui est un peu le blog journalistique d’hier, cet espace où les journalistes s’autorisent une liberté de ton, de choix des sujets, de jugement que leur structure de publication professionnelle ne leur donnerait pas.
Cet espace mi-personnel, mi-rédactionnel autorise donc un autre regard, décalé ou militant, en adoptant un ton de conseil, en maniant le commentaire ironique ou le coup de gueule, y compris pour ceux déjà éditorialistes. Ils sont d’ailleurs nombreux à préciser dans leur notice biographique, de manière tantôt sincère tantôt provocatrice, que «leurs tweets n’engagent qu’eux».
Twitter va aujourd’hui plus vite que n’importe quel autre média car ses contraintes éditoriales et techniques sont légères. Les journalistes l’ont compris et n’hésitent plus à annoncer une nouvelle de grande ampleur sur Twitter avant de la traiter de manière approfondie pour leur média. Toutefois, des entreprises de presse ont déjà édicté des chartes de bon usage, pour trouver un point d’équilibre entre ce qui est publié d’abord sur le site, sur une dépêche ou sur Twitter, comme l’AFP notamment.
L’un des meilleurs moyens de générer de l’activité sur un compte Twitter est de tweeter régulièrement sur des thèmes de prédilection. Les recherches menées par Twitter montrent ainsi que les personnes qui postent un grand nombre de Tweets sur une courte période, voient leur nombre d’abonnés augmenter de 50 % par rapport à la moyenne. Tweeter un événement ou l’actualité en direct est une bonne manière d’augmenter le nombre et l’implication des abonnés.
Les Tweets avec hashtags (le symbole # directement suivi par le thème ou le mot clé qui fait l’objet du Tweet) peuvent augmenter les interactions de presque 100% pour les journalistes et de 50% pour les rédactions. Les journalistes et médias d’actualité utilisent les hashtags pour organiser les conversations sur leur timeline, obtenir des retours de leurs lecteurs, mais aussi pour identifier et impliquer les utilisateurs de Twitter qui débattent autour d’un thème donné.
Concurrencer les confrères de télé ou de radio
Les journalistes décrivent Twitter comme outil très utile dans la collecte d’informations. En effet, il est possible d’utiliser le réseau social pour trouver des sources, pour capter des conversations autour d’une information en tapant des mots-clés dans la barre de recherche…
Le scoop est maintenant à la portée du journaliste qui peut relayer et « teaser » l’information comme le ferait un journaliste de télévision David Fahrenthold ou de radio.
Par exemple, on se souvient de (@Fahrenthold), reporter au “Washington Post”, qui a utilisé le réseau social pour une enquête sur les donations de Donald Trump.
Un lecteur avait attiré son attention sur une peinture à l’huile que le candidat Trump avait achetée avec l’argent de sa fondation. On lui proposa même de lui envoyer une photo de la toile. David Fahrenthold publia un article : “Trump a acheté un portrait de lui avec l’argent de sa fondation”.
Dans dix ans, les gens n’iront sûrement plus s’asseoir devant la télévision pour recevoir l’information mais utiliseront tous des supports mobiles. L’information issue de réseaux sociaux offre une plus grande liberté pour les utilisateurs. Les internautes pourront disposer de tout le contenu qu’ils veulent quand ils veulent. De plus, ils bénéficieront d’une liberté de mouvement qui leur permettra de s’informer autant de fois qu’ils le souhaitent : dans la file du restaurant, dans le métro, avant de reprendre le travail… En outre, le contenu sera complètement trié, en fonction des centres d’intérêts des lecteurs.