Cela fait trente ans que les lignes RER et Transilien ont été délaissées en raison du choix du « tout TGV ». Les mots de Valérie Pécresse sont durs mais réalistes lorsqu’elle répond à un usager quotidien des transports de la banlieue parisienne. Le fait est qu’en Île-de-France encore plus qu’ailleurs, les transports en commun souffrent d’une image peu rassurante.
Pourtant le métro a fière allure. Cette superbe ligne 1, automatisée, jamais en retard, traversant tout Paris d’Est en Ouest ravit tous ses usagers. Dans les autres grandes villes de France telles que Montpellier, Tours, etc., le Tramway rencontre un vif succès. Certaines de ces villes qui se sont équipées d’un métro, n’ont que quelques lignes mais le service est impeccable ; je pense à Marseille et Toulouse par exemple.
En région parisienne, les transports en commun ne sont pas un luxe mais une nécessité. Il faut éviter à tout prix les 225 kms de bouchons moyens en voiture. Prendre les transports en commun est donc souvent le seul choix possible pour arriver à l’heure au travail. Or, le RER cristallise à lui seul tous les problèmes des transports en commun parisiens.
Afin d’éviter toute connotation évoquant les terribles journées de certains usagers, le terme « RER » (Réseau Express Régional) va disparaître au profit de « train », tout simplement. Pour le STIF, il faut donc en finir avec cette mauvaise réputation. De nouveaux trains ont été commandés pour les lignes D et E du réseau SNCF en Île-de-France, au plus grand bonheur du consortium Alstom-Bombardier. Un financement de 3,75 milliards d’euros a été calibré pour un besoin estimé de 255 rames (125 pour le RER D et 130 pour le RER E). C’est le projet le plus important jamais financé par le STIF.
Types de trains |
Montants |
Nombre de rames |
Conventions |
Livraison |
Lignes |
RER NG |
3,75 milliards |
255 |
2017 (1ere convention de 71 rames) |
2021 |
D et E |
Francilien (NAT) |
1,47 milliards |
172 |
2006 |
2009 |
H, P, J et L |
|
212 millions (50% STIF) |
22 |
2014 |
2016 |
H et K |
|
141 millions |
19 |
2015 |
2016 |
L |
|
98 millions |
12 |
2016 |
2017 |
L et H |
|
386 millions |
52 |
2016 |
2018 |
J et L |
MI09 (RER A) |
1,3 milliards (50% STIF) |
130 |
2009 |
2011 |
A |
|
143 millions |
10 |
2015 |
2017 |
A |
Régio2N |
543 millions |
42 |
2016 |
2017 |
R |
Pour Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France et du STIF : « Cette décision de la SNCF concrétise une commande historique du STIF, faite en juillet 2016 pour mettre en œuvre la Révolution des transports. Plus de 700 trains seront ainsi achetés ou rénovés pour moderniser le matériel roulant actuel dont l’âge moyen dépasse les 30 ans. C’est le quotidien des Franciliens et des voyageurs des lignes D et E qui va changer. Ils découvriront dès 2021, des trains d’une génération nouvelle, plus sécurisés et plus fiables mais aussi plus confortables et réguliers. »
Pour ces nouveaux trains, tout a été mûrement réfléchi.
Ce train “boa” est entièrement ouvert (sans séparation entre les voitures), il a été spécifiquement conçu pour les zones denses qui caractérisent le trafic en Île-de-France. Grâce à de larges portes, il permet une grande fluidité dans les entrées et sorties des passagers et offre trois espaces de voyage distincts. Chaque passager peut ainsi choisir son espace en fonction de son temps de trajet : des zones plateforme pour voyager debout lorsque le trajet est très court et qui permettent de circuler facilement comme dans un métro, des zones basses mixtes (debout ou assis) pour un trajet inférieur à 20 minutes, et en hauteur des espaces au confort de type régional avec plus de places assises pour les voyages plus longs. Dans chacune des voitures d’extrémité, les plateformes permettent l’accès direct et rapide des utilisateurs de fauteuils roulants à leurs espaces dédiés. Par ailleurs, la climatisation, l’éclairage et les sièges ont été pensés pour permettre un haut niveau de confort.
Le nouveau train baptisé X’Trapolis Cityduplex garantira les plus hauts niveaux de disponibilité, de fiabilité et de sécurité. Chaque rame pourra transporter jusqu’à 1860 passagers en version 130 m. Plusieurs innovations permettront de réduire de 25 % la consommation d’énergie par rapport aux générations précédentes de matériels. Il disposera notamment de 8 bogies moteurs qui lui confèrent des performances d’accélération et de décélération en freinage régénératif supérieures à celles des anciennes générations, un atout indéniable pour l’exploitation.
Ces 255 rames (130 pour le RER D et 125 pour le RER E) pour un montant de 3,75 milliards d’euros sont évidemment d’excellentes nouvelles pour les voyageurs. Ces nouveaux trains spécifiques à la zone hyperdense francilienne (70 % des clients SNCF sur 2,2 % du territoire français) permettront de mieux anticiper les augmentations de trafic annuel (+ 7 % de clients entre septembre 2015 et septembre 2016) et d’améliorer la ponctualité des lignes E et D.
Afin de mener à bien ce projet de grande envergure, ce sont au total environ 2000 personnes qui travailleront sur ce projet au sein du Groupement Alstom-Bombardier, dont 550 ingénieurs expérimentés. En outre, plus de 8 000 emplois seront pérennisés en France au sein de la filière ferroviaire. Huit sites d’Alstom en France concevront et fabriqueront ce nouveau matériel : Valenciennes pour la gestion de projet, la conception, la validation, les essais, la mise en service et garantie, la production des véhicules d’extrémités et l’intégration finale du train ; Reichshoffen pour des lots d’études, Ornans pour les moteurs, le Creusot pour les bogies, Villeurbanne pour l’électronique embarquée, Tarbes pour les systèmes de traction, Petit-Quevilly pour les transformateurs et Saint-Ouen pour le design. Le site de Bombardier à Crespin sera en charge de la conception et de la fabrication des voitures intermédiaires.
Modification majeure de la ligne E
Le prolongement de la ligne E, vers l’ouest d’Haussmann – Saint-Lazare (Paris 9e arrondissement) à Mantes-la-Jolie (78), a pour principaux objectifs, d’accompagner le développement de l’Ouest francilien en améliorant la liaison Paris – La Défense et de soulager la ligne A.
D’une longueur totale de 55 km, le prolongement de la ligne E vers l’ouest comprend la réalisation d’un tunnel de 8 km entre Haussmann et Nanterre, le réaménagement de la ligne existante (J5) sur 47 km (Entre Houilles Carrières jusqu’à Mantes-la-Jolie via Poissy) et la création de trois nouvelles gares : Porte Maillot, La Défense et Nanterre La Folie. Ce projet transformera la mobilité en Île-de-France, la future ligne E du RER sera la ligne la plus interconnectée d’Île-de-France (10 lignes de métro, tous les RER, les tram 1,2 et 3, les futures lignes 15 et 18 du métro francilien) et facilitera les correspondances pour les usagers d’Île-de-France.
Le prolongement du RER vers l’ouest consiste à relier la gare d’Haussmann – Saint-Lazare à Mantes-la-Jolie en passant par le quartier d’affaires de La Défense. Visant à désaturer tout l’axe est-ouest, notamment le RER A qui est emprunté par plus d’un million de voyageurs par jour, ce projet permettra également de moderniser le système d’exploitation de l’ensemble de la ligne, par le déploiement d’un nouveau matériel roulant et d’un système d’exploitation de nouvelle génération à haute performance : NExTEO.
Ce projet favorisera en outre, le développement de plusieurs territoires:
- Les pôles économiques de l’ouest parisien en augmentant leur attractivité pour les habitants et les entreprises.
- La Défense et Nanterre grâce aux deux nouveaux arrêts prévus, pour permettre un accès plus facile et rapide du quartier d’affaires de la Défense tout en reliant davantage le RER E avec le centre de Paris.
- Les départements limitrophes en améliorant notamment les liaisons entre la Normandie et l’Île-de-France.