En Janvier, 79 % des Français étaient favorables à une prolongation de l’état d’urgence. Et maintenant ? Au début de l’année, la France avait encore peur, les attentats étaient encore très présents, la France vivaient au rythme des annonces policières.

L’état d’urgence prorogé jusqu’au 26 juillet 2016

L’état d’urgence, décidé à la suite des attentats du 13 novembre 2015, est donc maintenu jusqu’à la fin du mois de juillet, pour assurer la sécurité de l’Euro 2016 et du Tour de France cycliste. Il avait déjà été prorogé de trois mois par le Parlement en novembre 2015, puis encore en février dernier.

Pour autant, et pour l’immense majorité des Français, les conséquences de l’état d’urgence n’ont pas d’incidence ou d’impact concret sur leur vie quotidienne. Il y a certes des militaires et des policiers en nombre dans les rues, en raison de l’opération Sentinelle (renforçant le plan Vigipirate), et non de l’état d’urgence d’ailleurs. On déjeune avec des militaires le midi dans les troquets de la place de la Nation, on côtoie un bataillon toujours en poste à République, on est ultra fouillé à l’Eurostar…

L’actualité n’a pas arrêté de charrier des événements de ce type qui ont laissé entrevoir à la population française que le niveau de menace était toujours réel et qu’il était tout à fait envisageable et même probable hélas que de nouvelles répliques se fassent entendre. De ce point de vue, le gouvernement et les autorités n’ont pas joué la dissimulation car tant Bernard Caseneuve que Manuel Valls ont annoncé à plusieurs reprises que des projets d’attentat assez aboutis avaient été déjoués. La Belgique nous a également démontré qu’aucun pays n’est vraiment à l’abri.

Le coût des mesures post-attentats passe de 600 à 815 millions d’euros

La première estimation portait à 600 millions d’euros le coût des mesures de sécurité mais le gouvernement avait omis 100 millions d’euros de dépenses supplémentaires pour la Défense, destinés notamment à financer les opérations militaires en Syrie.

Le calcul initial n’avait pas tenu compte non plus de la contribution aux futures dépenses de retraite liées aux nouvelles embauches de fonctionnaires. “Cela représente approximativement 70 millions d’euros”, selon Bercy. Près de 55 millions d’euros supplémentaires ont enfin été ajoutés au projet de budget après un examen plus poussé des mesures annoncées par l’exécutif, a précisé le ministère.

Le gouvernement a annoncé après les attentats un “pacte de sécurité” incluant la création de 8 500 postes en deux ans, dont 5 000 dans la police et la gendarmerie (3 150 en 2016), 2 500 à la Justice (1 300 en 2016) et 1 000 dans les douanes. Ce pacte prévoit dans le détail 325 millions d’euros supplémentaires pour le ministère de l’Intérieur, 250 millions pour la Justice, 100 millions pour la Défense, 36 millions pour les douanes et 24 millions pour la DGSE.

Selon Michel Sapin, qui avait dans un premier temps fait état d’une possible “dégradation du déficit public”, ces dépenses nouvelles ne remettront pas en cause les engagements budgétaires pris par la France vis-à-vis de Bruxelles. Paris s’est engagé à ramener le déficit public de 3,8 % en 2015 à 3,3 % du PIB en 2016, puis sous la barre des 3 %, fixée par le “pacte de stabilité” européen, en 2017…

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