On avait envie de vous faire plaisir. Cet article est en fait, le début d’une idée business. Nourrie d’inspirations personnelles, je vous détaille dans les pages de Comptazine, une idée professionnelle. Sans avoir fait les recherches de propriété intellectuelle à l’INPI sur le dépôt du concept ou d’une marque, j’ai farfouillé sur le web et aucun site ne décrit cette idée. Tout est parti d’un simple constat.

Les vacances riment traditionnellement avec l’envoi de cartes postales à sa famille, ses amis et ses collègues. Cette habitude sociale nous oblige donc à écrire, à timbrer et à poster sur le lieu de vacances un petit mot pour ses proches. Beaucoup considèrent cette tâche comme une obligation plus qu’un plaisir. L’idéal serait de pouvoir acheter ses cartes postales, d’y faire inscrire le texte de son choix et que quelqu’un la poste du lieu choisi à notre place.

La carte électronique a fait son apparition mais ne remplacera sûrement jamais la carte postale originale affranchie du lieu de villégiature souhaité. Seule la Poste propose un service de carterie automatique pour un prix modeste qui permet d’envoyer une photographie personnelle, d’imprimer le texte de son choix (affranchissement par la Poste assuré). En revanche, l’écriture manuscrite de la carte n’est pas rendue possible et la photographie personnelle dépend des talents de l’utilisateur ainsi que de la qualité de l’appareil photo de son Smartphone. Il faut que l’image envoyée soit belle ou drôle. Plus concrètement, seul un professionnel de la photographie est capable de saisir parfaitement la beauté d’un paysage ou l’expression d’une personne. Finalement, la tradition est un peu malmenée.

Ce que les fainéants souhaitent, c’est trouver une solution qui leur permette de choisir leurs cartes postales, faire écrire le texte par quelqu’un d’autre et laisser ce tiers affranchir et poster la carte. Pour parfaire ce système, des textes standards seront proposés pour éviter le moindre effort à l’acheteur.

Pour ce faire, j’imagine un système visant à ce que des commandités puissent mettre à la vente des cartes postales qu’ils rédigeraient en lieu et place de leurs commanditaires. Ils se chargeraient également de poster la carte contre rémunération.
Avant de partir tête baissée dans ce projet, interrogeons-nous le marché potentiel ? Peut-être aurions-nous dû commencer par là. À ce propos, les études de marchés sont essentielles. Il est toujours conseillé d’en pratiquer une avant le démarrage d’un projet. Dans notre cas, la démarche préliminaire à cette étude consiste à faire une évaluation du nombre de français qui partent en vacances ; 30,5 millions de français sont concernés. Les ventes de cartes (postales, de vœux…) représentent un marché de 402 millions d’euros en 2012. Il est intéressant de noter que le marché n’a subi qu’une perte de 0,5 % par rapport à 2011 ce qui, compte tenu de la crise, rend le secteur extrêmement stable. Autre information essentielle, Il existe l’univers de la carterie, une Union Professionnelle de la Carte Postale (UPCP) qui collecte des informations, publie des enquêtes et défend les métiers de la carterie.

La distribution actuelle des cartes postales se décompose en trois canaux. Tout d’abord, le circuit spécialisé est privilégié par les Français. Il totalise 50 % des ventes en France. Ensuite, les papeteries (+ 0,5 %) et les surfaces culturelles (+ 1,5 %) sont en croissance. Les magasins généralistes (supermarchés, hypermarchés et grands magasins) ont vu quant à eux, leurs ventes fléchir de 5,3 % en 2009.

Part-de-marche´-par-circuit-de-distribution

Le secteur a du potentiel au regard des habitudes de consommation des Français, très en deçà de celles de leurs voisins européens (7 cartes envoyées en moyenne par habitant en France contre 54 en Grande Bretagne ou 42 aux Pays-Bas).

Consommation-annuelle-de-cartes-par-habitant

Étudions maintenant quels sont les coûts potentiels de ce projet et quelle pourrait en être sa rentabilité. Il est clair que le projet demande de sérieuses connaissances en développement web et en marketing. Soit vous avez en interne les capacités et les connaissances requises pour développer l’outil web, soit vous le faites faire par un professionnel. À partir du moment où vous prenez en charge vous-même la plupart du site, ses contenus et la gestion du plugin de e-commerce, vous n’avez que l’interface à faire développer. Ce genre de module pourra être créé à partir d’autres extensions déjà existantes sur la toile.

La partie la plus cruciale du projet ne se résume pas à la création de la plate-forme web. Il est vital de trouver des utilisateurs proposant leurs services et leurs cartes postales. Pour créer un réseau national, il faut attirer des volontaires basés dans toutes les régions géographiques pour pouvoir « uploader » de nombreuses cartes postales. Généralement, un carnet d’adresses électroniques constitué des amis Facebook, des contacts d’autres réseaux sociaux et les amis directs sont une source suffisante pour mettre en place le système. L’important est de mettre en ligne une série de cartes postales pour créer une dynamique positive et montrer l’exemple aux utilisateurs suivants.

Enfin, le marketing et le référencement sont une étape à ne pas manquer. C’est le travail de fond de l’entrepreneur. Il faut pour ce projet, contacter et démarcher des librairies partout en France. Ce sera un travail de longue haleine.

Ébauche d’un budget à 39 mois : Projet «souvenirs vacances» pour Comptazine

 

Année

2014

2015

2016

2017

ENTREES

Apport en capital

6 000

Clients

11 000

28 000

45 000

76 000

Sponsoring

Revenus Ad sense

250

1 100

2 600

4 800

Produits exceptionnels

Apports en compte courant

TOTAL ENTREES

17 250

29 100

47 600

80 800

SORTIES

Salaires

12 000

12 000

14 000

20 000

Charges sociales

10 200

10 200

11 900

17 000

Support publicitaire

 

1 080

4 320

4 800

Dépenses diverses

180

240

240

Assurances

200

200

200

200

Frais d’actes

282

Frais postaux

100

150

250

350

Fournitures administratives

100

100

100

100

Locations nom de domaine

25

25

25

25

Site internet

1 500

2 000

5 000

15 000

Maintenance

300

300

Téléphone

300

300

300

300

Agios et frais bancaires

840

840

840

840

TVA

1 500

4 779

7 445

11 541

Autres taxes

Charges exceptionnelles

TOTAL SORTIES

27 047

31 855

44 920

70 697

BANQUE

Solde précédent

– 9 797

– 12 552

– 9 872

Nouveau solde

– 9 797

– 12 552

– 9 872

231

 

Côté business plan, il faut imaginer et calculer la plupart des frais fixes et des frais variables pour déterminer la viabilité du prix cible. Si l’hébergement oscille entre 30 € par an et 50 € par mois, d’autres frais sont à prévoir. La maintenance du site est à budgéter. Les salaires des commerciaux pour démarcher de nouveaux commandités et les budgets publicitaires seront le poste de dépenses le plus important. Les coûts variables à chaque opération, doivent prendre en compte le coût de la carte postale. Il n’y aura pas d’économie d’échelle pour ce poste puisque chaque commandité procède carte par carte.

Il faut maintenant imaginer l’outil en ligne pour que chacun puisse télécharger le visuel des cartes postales qu’il souhaite vendre. On peut, par exemple, prendre une base WordPress. On y ajoute un template photothèque ainsi qu’un plugin de e-commerce et le tour est joué. Chaque utilisateur doit scanner sa carte postale et la télécharger sous compte. Ensuite, le plugin de e-commerce doit contenir au moment de la commande un champ pour le texte à écrire sur la carte postale. L’interface entre le site et le commandité doit contenir l’ordre pour l’exécution de la prestation d’écriture. Un processus de visualisation des commandes doit également être mis en place pour gérer le déblocage des paiements une fois la prestation exécutée.

Dans un premier temps, le commandité devra exécuter la prestation conformément aux instructions. Afin de prouver la bonne exécution de l’écriture de la carte, le commandité pourra scanner la carte rédigée. Il devra télécharger le visuel et le mettre à la disposition de l’acheteur, le scanner puis attendre la validation de ce dernier. Pour éviter les dérives, toute commande rejetée fera l’objet d’un litige arbitré par un modérateur du site selon une charte préalablement acceptée par les parties concernant la qualité de l’écriture et la bonne copie du message. Par exemple, les fautes d’orthographe ne seront pas imputées au rédacteur de la carte mais bien à l’acheteur qui aura écrit le texte concerné.

Pour qu’un site internet marchand et communautaire fonctionne, il faut créer un système d’avis pour signaler aux nouveaux utilisateurs le comportement des déjà-inscrits. En effet, un vendeur ayant réalisé plusieurs ventes et enregistré plusieurs avis positifs sera considéré comme fiable. Il pourra même utiliser cet argument marketing pour attirer de nouveaux clients. Ce système de notation contrôlera également les mauvais bougres. Ceux qui ne respectent pas le système seront immédiatement sanctionnés par les utilisateurs.

Dans un second temps, suite à la validation de l’écriture, le commandité devra poster au tarif convenu la carte postale. Afin de garantir l’envoi, un délai pour le paiement du commandité sera instauré. En effet, le commanditaire aura sept jours pour valider le bon déroulement de l’opération ou déclencher un litige qui bloquera le paiement jusqu’à la résolution du conflit. C’est tout le système d’envoi de mails ainsi que la consultation des commandes en cours qui doit être créé. Cette prestation de développement web doit faire l’objet de devis pour être estimée de manière fiable mais j’estime qu’avec 1 500 €, de jeunes développeurs compétents feront des merveilles.

Dans un troisième temps, le commandité est rémunéré pour sa prestation en déduisant une commission. C’est cette commission sur la prestation qui compose la rémunération du site en tant qu’intermédiaire. Il faudra ensuite étudier en détail le business plan pour clairement déterminer si le projet est potentiellement rentable ou non.

Étudions maintenant le prix de vente potentiel. Le coût moyen d’une carte postale est de 40 centimes. Le temps de rédaction est de 5 minutes. Il faut également compter le temps de l’affranchissement évalué à 5 autres minutes. En se basant sur une rémunération de 10 € de l’heure, ces 10 minutes doivent être valorisées à 1,67 €. A ce calcul, rajoutons le coût de l’affranchissement de 0,63 €. Le coût moyen de cette prestation serait donc de 2,70 €. On peut ainsi imaginer un prix de vente compris entre 3 € et 3,50 €.

L’amortissement des coûts fixes de la structure oscille entre 14 000 et 95 000 cartes postales vendues. Tout compte fait, le volume des ventes est énorme pour atteindre un seuil de rentabilité de quelques milliers d’euros. De plus, est-ce que réellement la carte postale est le seul élément de la tradition ?

Généralement, en plus de la carte postale, chacun ramène un certain nombre de souvenirs. Il arrive que les commerçants profitent de ces situations pour gonfler leurs prix de vente ou pour vendre des produits souvent importés d’ailleurs, plutôt que des produits traditionnels. Alors pourquoi ne pas associer la carte postale à d’autres produits ? Le service d’envoi de cadeaux viendrait en complément. Par ce biais, il serait plus simple de choisir les produits artisanaux de l’artisanat local ?

Premièrement, cela dynamiserait l’économie locale artisanale et deuxièmement, ça éviterait les prix prohibitifs. Cartes postales associées aux produits locaux, c’est le cocktail gagnant. La marge à faire sur le total des produits sera donc beaucoup plus importante. Dans cette extension du concept. Le commerçant signera une charte de bonne conduite pour ses produits. Il s’engagera à ne commercialiser sur le site que des produits artisanaux ou locaux sous peine de ne pas percevoir la rémunération prévue. Le principe d’ajouter des produits augmentera substantiellement le volume de transactions gérées par le site. Les commissions gagnées à l’occasion de ces transactions permettront d’augmenter grandement la rentabilité de ce projet.

Evidemment, l’étude de marché doit porter sur la la vente par correspondance en plus de la carterie. Les cartes de vœux associées aux cadeaux d’anniversaire pourront constituer une évolution future. Les études à faire sur ce projet sont encore nombreuses. Je me propose de répondre à vos questions si besoin par l’intermédiaire de Comptazine. J’espère que cette idée en fera réfléchir plus d’un. Si vous avez des idées, n’hésitez jamais à les appliquer. Les regrets ne sont pas constructifs.

Par Publié le : 14 décembre 2013Catégories : Business2 Commentaires on La carte postale réinventée