Le papier est l’une des matières les plus simples à recycler. Recycler le papier lui permet d’avoir une nouvelle vie : redevenir du papier, du carton ou des matériaux d’isolation. Découvrez pourquoi il est important de recycler le papier.

En France, l’industrie papetière utilise en majorité du papier recyclé pour la fabrication du papier. D’après la COPACEL, le syndicat de l’industrie papetière, le pourcentage de fibres recyclées dans la fabrication du papier s’élevait à 66 % en 2014.

Les chiffres clés de l’industrie papetière:

  • 75 entreprises
  • 85 usines
  • 12 454 salariés
  • 130 machines à papier
  • 5,3 Mrd€ de chiffre d’affaires (Papiers et Cartons)

Pâte à papier

  • Production : 1 720 kt
  • Importations : 1 950 kt
  • Exportations : 518 kt

Papiers et Cartons à Recycler

  • Consommation : 5 354 kt
  • Importations : 978 kt
  • Exportations : 2 858 kt

Papiers et Cartons

  • Production : 7 984 kt
  • Importations : 5 094 kt
  • Exportations : 4 269 kt
  • Consommation apparente totale : 8 809 kt
    • Usages graphiques : 3 234 kt
    • Emballage et conditionnement : 4 530 kt
    • Hygiène : 906 kt

L’économie circulaire

Les pâtes, papiers et cartons ont pour constituant principal des fibres de cellulose. Ces fibres, qui proviennent des parois de cellules végétales (bois dans la majorité des cas), sont produites puis transformées selon la boucle matière simplifiée représentée ci-dessous.

(1) La gestion d’une forêt conduit à effectuer des opérations de récolte du bois (destinés aux scieries, aux usines de panneaux de bois, à la production de bûches, …). L’industrie papetière utilise principalement des bois d’éclaircies (leur prélèvement est une opération sylvicole qui permet aux arbres de plus forte valeur de mieux croître), des bois de taillis, ou des cimes d’arbres. Dans certains pays (principalement dans l’hémisphère sud), les arbres proviennent de plantations faites dans l’objectif d’approvisionner les usines de pâte.

(2) Les déchets des industries du bois (scieries, usines de contreplaqués) sont également une matière première valorisée par l’industrie de la pâte.

(3) Les fibres du bois sont « isolées » selon différents procédés de production de pâte. Ces unités de production de pâte sont fréquemment couplées à une installation de production de papier (usine intégrée). Certaines unités de production de pâte produisent de la pâte « marchande » (usine non intégrée) et n’ont donc pas d’installation de production de papiers/cartons.

(4) Les papiers/cartons sont transformés en produits finaux (ramette de papier, caisse carton, boîte de mouchoirs,…).

(5) Après avoir été utilisés, les produits papiers/cartons sont pour une large partie récupérés, puis triés par qualité et expédiés vers les papeteries utilisant des fibres récupérés.

(6) Les fibres récupérées sont utilisées pour produire des papiers et cartons et également de la pâte marchande dans quelques unités en Europe. Nota : les usines utilisant des fibres récupérées peuvent également transformer de la pâte marchande et parfois même du bois.

(7) Une fraction des produits papiers et cartons n’entre pas dans le circuit de récupération (produits impropres au recyclage, inefficacité du mécanisme de collecte,…) et est traitée dans des unités d’incinération ou mise en décharge.

(8) Les sous-produits du process papetier (écorces, fibres impropres au recyclage,…) sont valorisés sous forme énergétique ou sous forme d’amendement aux cultures (épandage). La production d’énergie sur les sites papetiers contribue à la fourniture d’énergie pour le process.

L’industrie papetière est l’une des 1ères industries du recyclage.

Le recyclage consiste à réutiliser la matière – les fibres de cellulose issues des produits usagés – pour fabriquer de nouveaux papiers et cartons. Les fibres de récupération représentent la principale matière première de l’industrie (soit 62% de l’approvisionnement total en fibre) et leur consommation par les usines papetières est en constante augmentation. En 10 ans, le taux de récupération des produits usagés à base de papiers et cartons est passé de 46% à 72%.

Les principaux secteurs papetiers consommateurs de ces papiers et cartons à recycler (PCR) sont le secteur de l’emballage (92 %), le secteur graphique composé de l’impression écriture (12 %) et des papiers-presse (71 %) et les papiers d’hygiène (38 %).

Le recyclage final des papiers et cartons s’inscrit dans une démarche environnementale. En réutilisant une matière préalablement fabriquée, le recyclage permet une gestion optimale des déchets. Les papiers et cartons recyclés sont autant de matières qui n’ont pas été incinérées ou enfouies, permettant ainsi de rejeter moins de CO2 dans l’atmosphère.

Le développement du recyclage

L’industrie papetière mène des actions afin d’accroître la captation des gisements et notamment celui des papiers de bureau. Si la collecte a atteint un  niveau satisfaisant pour les circuits  industriels et commerciaux, des améliorations sont possibles et nécessaires en ce qui concerne la collecte auprès des ménages et des PME.

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Questions les plus fréquentes

Qu’elle est la différence entre un papier non couché et un papier couché ?

Le papier non couché est destiné à des usages de bureautique (papier offset, photocopie, enveloppes…). Les fibres enchevêtrées sont simplement « collées » pour éviter l’absorption de l’encre.

Le papier couché (utilisé pour le journal, le magazine…) est apprêté par le dépôt d’une couche de talc ou de kaolin, qui lui donne un aspect et des caractéristiques particulières d’impression. Il peut être « satiné », « calandré », afin de conférer à son aspect, le brillant nécessaire à certaines impressions en quadrichromie.

Quelle est la différence entre la pâte mécanique et la pâte chimique ?

La pâte mécanique est obtenue par désintégration du bois en présence d’eau, à l’aide de disques ou de meules cylindriques (les défibreurs). Dans ce type de pâte, la lignine demeure attachée à la fibre. Le papier sera dit « avec bois ».

La pâte chimique, quant à elle, est obtenue en cuisant le bois à haute température dans des « lessiveurs » en présence de produits chimiques (soude, bisulfite…). Cette « lessive » permet d’isoler les fibres en les séparant de la lignine. Le papier fabriqué à partir de cette pâte est dit « sans bois »

Peut-on utiliser des fibres recyclées de manière indéfinie pour fabriquer du papier ?

Non, car comme tout matériau naturel, la fibre de cellulose a un cycle de vie. Issue du bois, elle peut être recyclée plusieurs fois mais finit par se dégrader. Elle doit donc être renouvelée d’où l’apport nécessaire de fibres neuves.

Mais combien de fois les papiers peuvent-ils être recyclés ?

A chaque cycle, les fibres de papier perdent de leurs propriétés car elles sont progressivement coupées et délitées. Après 6 à 8 recyclages, elles ne sont plus aptes à refaire des papiers et cartons.

Quels sont les arbres utilisés dans la fabrication du papier ?

L’épicéa, le chêne, le frêne, le pin, le bouleau… Presque tous les arbres servent à faire du papier. Les propriétés des papiers varient en fonction des essences. Les résineux sont utilisés pour leurs fibres longues qui donnent de la résistance au papier. Les feuillus apportent des fibres courtes qui procurent de l’opacité. Les fibres sont mélangées selon la qualité de papier souhaitée.

L’industrie papetière française est-elle responsable de la déforestation en Amazonie et en Indonésie ?

Contrairement à certaines idées reçues, l’industrie papetière française ne contribue pas à la déforestation (93% des bois proviennent de France ou des pays voisins), mais au contraire participe à la gestion durable des forêts, notamment grâce aux coupes d’éclaircies qui aident la forêt à se développer durablement.

Les causes de la déforestation sont nombreuses, complexes et variables selon les régions du monde considérées. Dans le cas de la forêt amazonienne, le moteur principal de la déforestation est la pression de paysans sans terres qui, après exploitation des bois de valeur et défrichement par le feu, utilisent les terres pour des pratiques agricoles.

Comment savoir si le papier que nous achetons ne contribue pas à la déforestation ?

Des systèmes de certification (tel PEFC ou FSC) visent à apporter la garantie au consommateur qu’il peut acheter les produits en bois ou dérivés du bois sans crainte que ceux-ci contribuent à la déforestation. L’industrie papetière française utilise le plus largement possible des fibres que des tiers ont certifiées comme provenant de forêts gérées durablement.

Quelle quantité de bois est nécessaire pour produire 1 kg de papier ?

Il est difficile d’estimer la quantité de bois nécessaire car il existe de nombreuses sortes de papiers (graphique, emballage, …), ayant chacune une composition très différente (proportion de fibres, de charges minérales et d’additifs). La proportion entre fibres récupérées et fibres vierges ainsi que le procédé industriel utilisé rendent l’estimation difficile.

Toutefois, en supposant que 100 % d’un papier est fabriqué à partir de bois, on trouve qu’il faut de l’ordre de 2 kg de bois pour produire 1kg de papier journal et 4kg de bois pour fabriquer 1 kg de papier ramette.

Le livre numérique écolo ?

Le livre numérique ne représente aujourd’hui que 6,4 % des ventes de livres dans l’Hexagone, un chiffre toutefois en constante augmentation. Avançant l’argument de la dématérialisation des biens culturels, le livre numérique se targue de réduire les besoins en papier et donc d’aider à la lutte contre la déforestation. Mais est-ce aussi simple que cela ?

Le livre numérique a déjà fait ses preuves. Le n°1 du marché de l’e-book aux Etats-Unis est Amazon, qui capte 70 % des utilisateurs avec son Kindle Store. La librairie virtuelle propose plus d’un million de titres.

Si on s’attache au fait qu’un e-book ne nécessite ni bois, ni transport, on peut s’attendre à ce que son empreinte écologique soit bien inférieure à celle de son homologue en papier. A l’inverse, en termes de production, on s’accorde à penser que la fabrication d’une liseuse numérique comme un Kindle par exemple coûte bien plus cher à l’environnement que l’impression d’un seul livre papier.

Pourtant, parce que l’on n’achète qu’une seule fois une liseuse numérique pour y stocker quantité de livres électroniques, jusqu’à 400 selon les modèles, et que l’on achète plusieurs unités de livres en papier par an – 16 livres par an et par Français environ -, la balance devrait pencher du côté de la version numérique.

Lorsque l’on prend en considération toute la chaîne de production d’un livre papier jusqu’à son transport, on considère qu’il coûte 7,5 kg en équivalent carbone.

Pour ce qui est de la version papier du livre, le transport est l’une des étapes ayant le plus fort impact sur l’environnement. Il intervient tout au long de la conception de l’ouvrage, pour acheminer les matières premières, puis du papetier à l’imprimeur et de l’imprimeur aux plateformes logistiques pour en assurer la distribution.

Lorsque l’on prend en considération toute la chaîne de production d’un Kindle jusqu’à son transport, on considère qu’il équivaut à 168 kg en équivalent carbone.

Évidemment, selon les détracteurs, les équivalences en carbone divergent. Ainsi, certains comptent moins d’un kilo d’empreinte carbone pour un livre papier tandis que la liseuse pourrait peser jusqu’à 250 kg.