L’impôt sur le revenu ne sert à rien. Première remarque, en 2008[1] sur les 36 390 000 foyers, seuls 19 448 000 était imposables, soit 53% des ménages. Donc le supprimer ne changera pas grand-chose pour la petite moitié la plus défavorisée de la population qui n’en payait déjà pas. C’est un impôt supporté par la classe moyenne, qui est la catégorie de population qui consomme et fait tourner l’économie.

En 2010, cet impôt a rapporté 46,9 milliards d’euros[2], soit presque deux fois moins que la CSG (82 milliards), et trois fois moins que la TVA (135 milliards), son montant sur vingt ans a baissé de 4,5 points de PIB à 2,5. En gros, cet impôt ne rapporte presque plus rien, et je reste persuadé (cela n’engage que moi) que c’est un des impôts qui coûtent le plus cher à collecter, notamment parce qu’il n’est pas prélevé à la source, nous payons l’IR sur les revenus de l’année précédente, et nous sommes le seul grand pays à être dans cette configuration.

Dans son discours de présentation du rapport du 11 mai 2011 du conseil des prélèvements obligatoires[3] (une sous-partie de la cour des comptes ; oui je sais, je pense que lister de manière exhaustive tous les conseils, instituts et autres de notre pays est impossible tellement il y en a), le président de la cour des comptes, Monsieur Didier MIGAUD, énonce : « L’impôt sur le revenu a vieilli : plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis la dernière réforme d’envergure ; ses défauts se sont accentués ; ses recettes sont désormais faibles et il a perdu l’efficacité redistributive et économique qui lui était assignée ». Sans rentrer dans le détail des chiffres, non seulement il ne rapporte rien, mais il ne remplit plus son objectif, à savoir la redistribution. Je vous laisse le soin de lire le rapport, mais en gros à partir d’un certain seuil, plus le revenu augmente, moins il est taxé (niches fiscales notamment…). C’est un problème.

 

A partir de là, que fait-on ? Je propose de le supprimer purement et simplement, sans autre forme. Les bien-pensants nous incitent à le réformer, à fusionner IR et CSG dans un même impôt progressif élargi. Non, non et non !! Nous ne sommes plus dans la question du montant, nous venons de montrer que cet impôt ne rapporte presque plus rien, or, il n’y a pas plus psychologique que l’impôt sur le revenu. Je vous fais le pari, que sa suppression pure et simple, sans toucher au reste de la fiscalité, va donner une bouffée d’air, un choc positif sur l’économie. La situation est telle, qu’il ne s’agit plus de prendre ½ point par ci, pour en redonner ¼ par là, et un autre ¼ par là, on nous propose que des mesurettes sans visions, sans espoir. Là il y a une vraie révolution fiscale à faire, et qui nous l’avons vu, ne coûtera presque rien. Je fais le pari, que rien que sur le sursaut de la consommation que cette suppression de l’impôt sur le revenu va entraîner, l’état rentrera dans ses frais, par la TVA, l’impôt sur les sociétés que cela engendrera, etc… Je le répète, c’est un choc de confiance, un choc psychologique, notamment sur ces fameuses classes moyennes, vaches laitières de l’Etat, qui se diront qu’enfin on fait quelque chose pour eux. La France verra en outre sa réputation internationale de pays « communiste qui a réussi » changer. Cela fera peut-être grincer quelques dents en Europe, et alors, What Else, si la France retrouve de la croissance, l’Europe s’en portera beaucoup mieux.

[1] http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF08330