Qu’est-ce qu’une vente aux enchères ?

Mille euros une fois, deux fois, trois fois, adjugé !

La vente aux enchères est une méthode de vente permettant de mettre en concurrence plusieurs acheteurs pour l’acquisition d’un bien mobilier ou immobilier. Le bien est adjugé au plus offrant. Les enchères sont ouvertes au public. Il est fréquent d’y retrouver des objets de grande valeur ou encore des œuvres d’art.

Le déroulé d’une vente aux enchères

Avant les enchères

Avant de participer à une vente aux enchères, il convient de vous renseigner sur les objets mis en vente. Pour cela, vous pouvez consulter les sites internet des différentes ventes aux enchères. Si vous êtes curieux, je vous recommande de consulter le site https://encheres-domaine.gouv.fr/hermes qui propose de nombreux véhicules et articles de mode.

Si vous souhaitez participer à une enchère, plusieurs solutions s’offrent à vous. Vous pouvez tout simplement vous rendre sur place. Cela vous permettra d’ailleurs d’examiner les objets avant la vente pour vous conforter dans vos idées et participer en toute connaissance de cause. Si vous ne pouvez pas vous rendre sur place, vous pouvez examiner les objets affichés sur les sites internet des différentes places des ventes.

Pendant les enchères

Que le spectacle commence ! Etant donné que les enchères sont publiques, tout le monde a le droit d’y assister en spectateur. Vous pouvez aussi, à condition d’être majeur, responsable et solvable, enchérir et acheter des objets.

Un commissaire-priseur anime la vente. Il commence par une courte présentation du lot (comprendre l’objet ou le groupe d’objets) et annonce la mise à prix.

Les enchères démarrent ! Pour enchérir, il suffit de lever la main, ou dans certains cas un panneau. Le commissaire-priseur prend en compte votre volonté d’acheter en augmentant petit à petit le prix de vente. Vous pouvez aussi annoncer directement votre offre pour faire progresser plus rapidement la vente.

L’acheteur sera celui ou celle qui se sera manifesté(e) en dernier et pour lequel ou laquelle le commissaire-priseur frappera un coup avec son marteau en criant « adjugé » ! Un document est alors remis à l’adjudicataire pour qu’il récupère son lot plus tard.

 

Après les enchères

Une fois la vente terminée, il faut se présenter avec son ou ses documents pour payer. Les conditions de règlement et les moyens de paiement acceptés sont précisés dans les conditions de vente. Un bordereau vous est alors remis en guise de facture.

Ce justificatif vous permet de récupérer votre achat le jour même, plus tard ou de vous faire livrer si cela est possible.

 

Quelques chiffres sur les ventes aux enchères

Données issues de conseildesventes.fr

Les ventes aux enchères en France ont augmenté de plus de 54% en 2021 dans un marché mondial en croissance de 51,3% qui surpasse les résultats de 2015, la meilleure année de la décennie.

  • Le montant total adjugé en 2021, hors frais et tous secteurs confondus, atteint le chiffre inédit de 4,05 Md €, en augmentation de 39,6% par rapport à l’année 2020, ce qui va bien au-delà d’un simple rattrapage de la baisse constatée cette année-là (-14 %).
  • Le secteur Arts & objets de collection connaît une augmentation record de 54,1% du montant des ventes entre 2020 et 2021 – dans un marché mondial en croissance de 51,3% – et de 19,5% par rapport à 2019. Il retrouve et accentue ainsi la tendance à la hausse constatée depuis 2015 à l’exception de 2018 (4,5% et 2020 10,5% de croissance par an).
  • Tous les secteurs bénéficient d’une augmentation et c’est une hausse globale inédite de 39,6 % des résultats, preuve de l’excellente santé du marché des ventes aux enchères en France et d’une dynamique de croissance qui va bien au-delà d’un rattrapage. Les ventes de Chevaux progressent de + 41,9 %, (soit une hausse de 12,9 % par rapport à 2019), les ventes de véhicules d’occasion & Matériel industriel augmentent de + 27,8 %, (soit 20,5 % de plus qu’en 2019).
  • La création de 12 nouvelles maisons de ventes témoigne de la vitalité du secteur. En 2021, le nombre de maisons de ventes s’élève à 427.

Principales tendances du marché français

  • La transformation numérique a été la réponse des maisons de ventes à la crise et c’est une réussite : 3 Mrds € de ventes réalisées par internet, soit 75% du montant du total des ventes (68% en 2020 et 36% en 2019).
  • Plus de 75% des montants d’adjudications sont obtenus par les 20 premières maisons de ventes contre 68% en 2020 et 34% en 2019.
  • Le montant adjugé à des acheteurs étrangers s’envole à 1,3 Md€ en 2021, ce chiffre historiquement élevé confirme l’internationalisation du marché français
  • La hausse du montant des ventes aux enchères s’observe dans toutes les régions françaises

Comment mettre en vente un objet ?

Choisir sa salle des ventes

Pour vendre au meilleur prix un bien aux enchères, il faut bien choisir sa maison des ventes. Chaque salle a son public et ses spécificités propres. Par exemple, certaines salles sont spécialisées dans les objets du 19ème siècle tandis qu’une autre proposera majoritairement à son public des peintures d’un style en particulier.

Pour le savoir, il ne faut pas hésiter à consulter les sites internet des maisons de vente ou se rendre sur place. Également, sachez que les salles des ventes organisent régulièrement des journées « portes ouvertes » et proposent d’estimer gratuitement vos biens.

En outre, choisir une salle à proximité de son domicilie permet de limiter les déplacements et d’économiser sur des éventuels frais de transport. Il est également évident que chaque maison a sa réputation et sa clientèle. La typologie des acheteurs présents dans la salle influe sur le prix de vente.

Comment les objets sont-ils estimés ?

Les commissaires-priseurs estiment les objets et font appel, si besoin, à des experts concernant les biens spécifiques. L’estimation du prix permet de déterminer une fourchette dans laquelle le bien devrait être vendu.

Une estimation trop haute du bien pourrait effrayer d’éventuels acquéreurs tandis qu’une mise à prix attractive suscitera l’intérêt d’éventuels acheteurs.

Négociation des conditions de vente

Il est possible de s’assurer un prix minimum de vente. Ce prix sera nécessairement en dessous de l’estimation réalisée par la salle des ventes. Le prix de réserve n’est pas une information divulguée aux acheteurs et permet de faire annuler la vente en cas d’enchères trop basses.

La commission prise par la salle des ventes est généralement autour d’un pourcent du prix de vente. Il est toutefois possible de négocier ce prix s’il vous paraît excessif et que vos biens ont une grande valeur.

Il faut également penser à négocier tous les frais annexes comme les frais de transport, de stockage et d’assurance.

Le contrat de vente

Le commissaire-priseur et le vendeur signent un mandat de vente appelé aussi requête ou réquisition de vente. Ils remplissent également un contrat dans lequel se trouvent le détail des différentes taxes et frais à payer en cas de vente, un rappel de l’estimation, les conditions générales de vente et le détail des modalités de restitution de l’œuvre en cas d’invendus.

Quelles sont les taxes sur les objets mis en vente aux enchères ?

Des taxes légales peuvent aussi venir s’ajouter aux frais vendeurs. Elles sont de trois sortes : le droit de suite, la plus-value et la taxe forfaitaire sur certains objets comme les métaux précieux.

Le droit de suite est une taxe que l’on doit payer lors de la vente d’une œuvre de plus de 750€ réalisée par un artiste européen mort il y a moins de 70 ans. Pour faciliter les démarches, cette taxe est prépayée par la maison de vente qui vous la facture sous forme de frais additionnels.

Pour les ventes de plus de 5 000 euros, l’impôt sur la plus-value s’applique si vous n’êtes pas un vendeur professionnel et si vous possédez l’œuvre depuis moins de 22 ans. Cet impôt est fixé à 6,5% du prix de vente. Une fois de plus, la salle des ventes peut prendre en charge cet impôt en le payant directement à l’État à votre place et en vous le facturant.

Comme son nom l’indique, la taxe sur les métaux précieux concerne la vente d’objets en or, platine ou argent quel que soit leur montant ainsi que les pièces de monnaie émises après 1800. Cette taxe s’élève à 11% du prix de vente.