La dette dépassera certainement la barre des 125% du PIB. Bien que ces niveaux soient très élevés, les taux d’intérêt des obligations de l’Etat français restent bas et même négatifs jusqu’aux échéances de dix ans. Alors pourquoi se soucier de la dette ? L’argument est simple : puisque s’endetter ne coûte rien, autant en profiter et advienne que pourra !
Face à la crise du Covid-19, l’État a mobilisé des moyens exceptionnels d’une ampleur inédite en temps de paix pour protéger les Français et prévenir un effondrement économique et social. Le coût de la crise devrait faire bondir la dette publique à plus de 120 % du produit intérieur brut (PIB).
Et bien non, il ne faut pas perdre de vue que l’objectif d’un état n’est pas zéro dette. L’économie a aussi besoin de dette publique pour fonctionner, car étant répartie sur l’ensemble des citoyens et du patrimoine d’un pays, elle est jugée plus sûre que d’autres types de dettes, et la dette publique permet au système financier et monétaire de fonctionner.
La nouvelle crise économique approche à grands pas… La dette globale mondiale a fait un bond en avant depuis 2008 après la faillite de la banque Lehman Brothers qui fit chuter toutes les places boursières mondiales. Cette dette mondiale est en effet passée de 180% du produit intérieur brut mondial en 2013 à 212% cette année. Quant à la dette globale de la zone euro, elle atteignait 257% en 2013. Ce triste record risque bien de croître encore. Non seulement cette prochaine crise est donc prévisible, mais elle est même ”prévue” depuis quelques mois. La date de cette crise est elle aussi connue : le printemps 2015, autrement dit demain.
Les états ont pourtant fait de considérables efforts pour réduire leurs déficits publics : selon Eurostat, l’agence européenne de statistiques : le ratio du déficit public par rapport au PIB a baissé dans la zone euro, passant de 4,2 % en 2011 à 3,7 % en 2012, ainsi que dans l’UE28, passant de 4,4 % à 3,9 %. C’est à peine mieux et les déficits restent lourds, si bien que si l’on raisonne en stock de dette : le ratio de la dette publique par rapport au PIB a augmenté dans la zone euro, de 87,3 % à la fin de 2011 à 90,6 % à la fin de 2012, ainsi que dans l’UE28, de 82,3 % à 85,1 %. La dette européenne continue de crever les plafonds et plus particulièrement la dette française : 93,4 % du PIB en 2013 devrait s’élever à 95,1 % du PIB du pays fin 2014, soit environ 1 950 milliards d’euros.
Il existe une dette négociable, c’est-à-dire contractée sous forme d’instruments financiers échangeables sur les marchés financiers (obligations et bons du Trésor) et une dette non négociable, correspondant aux dépôts de certains organismes (collectivités territoriales, établissements publics, etc.) sur le compte du Trésor et qui constitue, elle aussi, un moyen de financement de l’Etat.
La dette de l’État a été rationnalisée. Elle est composée de trois catégories de titres : les OAT, les BTAN et les BTF. Ces titres ont une coupure nominale d’1 euro et se distinguent par leur maturité à l’émission.