Deux événements de la semaine nous incitent à réagir.

Le premier : Maurice Levy est le patron de Publicis, et son conseil de surveillance vient de lui octroyer un bonus de 16,2 millions d’euros, ce qui fait hurler toute la population bien pensante, d’autant plus en période électorale.

Le second est le rapport « Fiscalité et redistribution en France, 1997-2012 » du tout nouvel Institut des politiques publiques (http://www.ipp.eu/fr/).

Le rapport entre les deux ? : la relation que nous avons avec nos entrepreneurs et notre aristocratie.

Pour rappel, Maurice Levy est le président du directoire du groupe Publicis, dont il est le patron depuis 1987, et dans le groupe depuis 1971. Depuis que Monsieur LEVY en a pris la tête, le groupe est passé du 14ème rang mondial au 3ème, le chiffre d’affaire a été multiplié par 10 – 5.8 milliards d’euros – et le résultat net par 26 – à 629 millions d’euros. Son bonus serait une prime de résultat accumulé depuis 2009. Entre 2009 et 2011, le chiffre d’affaire est passé de 4.52 milliards à 5.81 milliards (+ 28%), et le résultat net de 417 millions à 629 millions (+26%), notamment en rachetant des entreprises comme RAZORFISH, agence de publicité américaine spécialisée dans le net.

D’une part, n’importe quel commercial payé en partie variable obtient entre 8 et 12% de commission sur le CA qu’il ramène, et d’autre part, Monsieur LEVY a gravi les échelons de son entreprise, et n’est pas un parachuté d’un quelconque ministère ou conseiller du président comme un François Perol bombardé à la tête du groupe BPCE (Banque Populaire-Caisse d’épargne), pour ne citer que lui. Oui, un entrepreneur qui a réussi à monter une entreprise de taille mondiale, une entreprise profitable et en croissance, qui a crée de la richesse et des emplois, a le droit de se verser des millions d’euros. Cela n’est pas choquant, et ne doit pas l’être.

« Mieux vaut être riche rentier que riche entrepreneur » titre l’un des articles de LA TRIBUNE! !

Selon le rapport de l’Institut des politiques publiques, « Les gagnants du quinquennat sont donc avant tout les contribuables ayant de hauts patrimoines mais de faibles revenus et les perdants sont les contribuables ayant de faibles patrimoines mais de hauts revenus.  ». Voilà, nous y sommes. En France, il vaut mieux bien hériter que de devenir riche par la force de ses idées et de son travail !

Notre pays est miné par ce type de raisonnement, qui incite à ne rien faire, qui incite à devenir fonctionnaire. Il nous faut une révolution des mœurs, près d’un quart des français disent vouloir créer leur entreprise, donnons leur les moyens de le faire, et l’espoir de ne pas tout leur prendre une fois qu’ils ont réussi, et la France repartira.